Ernest BLANC appartient (avec Robert Massard, Michel Dens, Gabriel Bacquier,…) à cette magnifique génération de barytons qui, dès l’immédiate après-guerre, fit briller le chant français sur les scènes nationales et internationales. Né à Sanary-sur-mer, le 1er novembre 1923 comme Victoria de los Angeles (avec qui il grava de célèbres intégrales de Faust – direction André Cluytens – et de Carmen – direction de Thomas Beecham), Ernest Blanc est remarqué lors d’un concours de chant en 1946. Il intègre alors le Conservatoire de Toulon.
À l’issue de ses études, les principales scènes européennes le demandent rapidement : l’Opéra de Paris dès 1954 pour Rigoletto mais aussi la Scala de Milan, le Covent Garden de Londres, l’Opéra de Chicago, le Festival de Glyndebourne,… L’un des sommets de sa prestigieuse carrière réside probablement dans ses invitations au festival de Bayreuth : il y chante en 1958 le rôle de Telramund dans Lohengrin, aux côtés de Sándor Kónya, Leonie Rysanek et Astrid Varnay. André Cluytens dirige ces soirées légendaires, dont on dispose fort heureusement de témoignages sonores dans un excellent son. À l’issue de ces représentations, Wieland Wagner lui aurait proposé, dit-on, le rôle de Wotan…
Ernest Blanc meurt à Bordeaux le 22 décembre 2010, au terme d’une carrière glorieuse au cours de laquelle il s’illustra aussi bien dans les répertoires français (Carmen Samson et Dalila, Pelléas et Mélisande, Thaïs, La Damnation de Faust), allemand (Lohengrin, Tannhäuser,) qu’italien (Le Barbier de Séville, Rigoletto, Un Bal masqué, Les Puritains).
Pour apprécier la versatilité du talent d’Ernest Blanc, essayez de mettre la main sur le récital qu’il grava avec Georges Prêtre pour EMI en 1961, un récital jamais publié en CD à notre connaissance, et que Warner Classics serait bien inspiré de reproposer à l’occasion du centenaire de ce magnifique chanteur.
2 commentaires
On peut aussi se délecter d’un cd de duos d’opéras de Verdi avec Janine. Micheau dirigé par Prêtre
Merci Frédéric de nous rappeler l’existence de ce beau disque avec, si je ne me trompe pas, des extraits de Traviata et Rigoletto en français. Encore plus difficilement trouvable que les autres, semble-t-il…