Aujourd’hui encore, la tuberculose tue chaque près de 2 millions de personnes dans le monde. En France, on comptabilise plus de 5000 nouveaux cas annuels, engendrant 900 décès [1]. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli, telles celles vivant avec le VIH, courent un risque beaucoup plus élevé de développer la maladie… On le voit, le combat contre cette maladie est loin d’être gagné. Pourtant, que de progrès accomplis depuis le XIXe siècle où la phtisie, comme on disait à l’époque, faisait estime-t-on plus de 80 000 morts par an !
Rien de moins romantique que la tuberculose, maladie engendrant toux, fièvre, sueurs nocturnes et perte de poids… Curieusement pourtant, au XIXe siècle, une image quasi poétique du tuberculeux se fait jour, s’expliquant sans doute par le fait que le malade se trouve, certes, affecté physiquement par la maladie mais pas véritablement enlaidi, comme pouvaient l’être les personnes atteintes de la syphilis ou du choléra (lesquelles n’ont guère fait naître d’imagerie romantique…). L’aspect fantomatique des malades atteints de tuberculose, extrêmement maigres et pâles, possédait même aux yeux des contemporains une forme de grâce, cette consomption du corps étant mise en relation (de façon erronée) avec une sensibilité et une émotivité exacerbées…
Poètes et musiciens, en tout cas, n’ont pas hésité à ériger en héros ou héroïnes certains personnages atteints par la maladie, tels Murger ou Dumas fils avec les Scènes de la vie de bohème (1847-1849) et La Dame aux camélias (1848), qui inspireront Puccini et Verdi.
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[1] Sources : OMS et Institut Pasteur