L’Orient a toujours constitué une riche source d’inspiration pour les artistes européens, qu’ils soient écrivains, peintres, ou musiciens. Parmi ces derniers, les compositeurs d’opéras ne sont certes pas les derniers à solliciter les lointaines contrées orientales pour planter le décor de leurs œuvres, conscients de l’attrait que les thématiques exotiques, mais aussi les décors et les musiques d’inspiration (plus ou moins) orientale pouvait exercer sur le public. C’est précisément ce que rappelle un volume récemment paru chez Libreria Musicale Italiana : Dal Levante l’astro nascente : L’Orient et l’Opéra.
Il s’agit d’un ouvrage collectif dirigé par Camillo Faverzani et qui reprend les interventions données par des chercheurs dans un séminaire organisé à l’École Normale Supérieure de Paris. On y lira de passionnants articles portant sur « L’Orient désert de Philippe Quinault » (Béatrice Didier), les images, discours et représentations de l’Orient dans les opéras italiens des XVIIe et XVIIIe siècles (Ludovic Piffaut, Nathanaël Eskenazy), « Les Mille et une Nuits à l’opéra au XIXe siècle » (Matthieu Cailliez), « Butterfly et les métamorphoses du personnage de la geisha à l’époque japoniste » (Mario Domenichelli) ; certains articles sont consacrés à un opéra précis (Maometto secondo de Rossini, L’esule di Granata de Meyerbeer, Le Corsaire d’Adam). Les italianophones pourront également lire de très intéressants articles consacrés à La Flûte enchantée, l’exotisme chez Donizetti ou encore la figure de Shéhérazade.
Comme toujours, l’édition est extrêmement soignée, et comporte de nombreuses notes ainsi qu’un index très complet des noms et des œuvres cités.
À découvrir en écoutant la récent CD du Palazzetto Bru-Zane : La Princesse jaune de Saint-Saëns !