Édito juillet/août 20 – « J’ai rêvé que… »
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L’orchestre de l’Opéra en 1916
J’ai rêvé que nos dirigeants avaient saisi non seulement les enjeux économiques de l’activité artistique, mais aussi et surtout l’importance vitale de l’art dans notre quotidien.
J’ai rêvé que nos responsables politiques décidaient de faire passer l’humanisme, la culture et l’éducation avant l’économie.
J’ai rêvé que les théâtres de Paris et de Province redonnaient vie enfin
aux troupes lyriques en France !
Je rêve de retrouvailles insolites avec le chant dans les dispositifs actuels de théâtre. Autour des instrumentistes et artistes sur scène, le public tirerait au sort l’une des thérapies proposées : la déclaration d’amour, la lettre amoureuse, le travestissement masqué, la célébration épicurienne, etc.
J’ai (vraiment) rêvé que Pénélope Bagieu et la metteuse en scène Zabou Breitman concoctaient un théâtre musical dédicacé aux « Culottées » du XXIe siècle : chaque actrice-chanteuse y imprime son style dans un joyeux collage au parcours ouvert !
J’ai rêvé que l’on organisait enfin à Bastille une « sortie des artistes » digne de ce nom permettant de venir saluer nos chanteurs préférés autrement qu’entre un portique de sécurité et des barrières sinistres…
Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.