Maria Callas, soprano (1923-1977)
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Sans aucun doute LA Diva par excellence du XXe siècle. Dotée de dons de tragédiennes exceptionnels (Luchino Visconti la considérait comme la plus grande actrice depuis Eleonora Duse), Callas possédait une voix d’une puissance d’émotion absolument unique, qui ne se révélait jamais autant que sur scène. (De façon significative, ses enregistrements live, à de rares exceptions près, sont presque tous supérieurs à ceux réalisés en studio).
Elle débute à Athènes en 1938, mais sa carrière prend vraiment son essor en Italie une dizaine d’années plus tard. Elle triomphe sur toutes les plus grandes scènes du monde (Scala de Milan, Metropolitan Opera de New York, Fenice de Venise, Covent Garden de Londres, Opéra de Paris,…) dans un répertoire immense, allant des opéras wagnériens au bel canto romantique via le vérisme ou encore l’opéra français. C’est cependant dans le premier bel canto qu’elle excella tout particulièrement, contribuant très largement aux redécouvertes de Rossini (extraordinaire Armida à Florence en 1952 !), Bellini (Norma, I Puritani, La Sonnambula, Il Pirata) ou Donizetti (Lucia avec Karajan à Berlin en 1955, Anna Bolena). Elle fut aussi une immense verdienne (La Traviata de la Scala en 1955 mise en scène par Visconti et dirigée par Giulini est considérée comme l’un des plus grands spectacles d’opéras de tous les temps; elle fut aussi de merveilleuses Aida, Elena des Vespri siciliani, Leonora du Trovatore, Gilda de Rigoletto,…).
Sa discographie, extrêmement riche, est couronnée par ce qui est peut-être la plus belle version de Tosca jamais enregistrée (de Sabata, 1954).
Rencontrant certains problèmes vocaux dès la fin des années 50, Callas est l’une des très rares interprètes à avoir su les mettre au service de l’expressivité, tout en conservant, en dépit de l’usure du timbre, une rigueur stylistique exemplaire et un sens de l’urgence dramatique unique.
Immense tragédienne, Pasolini la dirigea dans une Médée cinématographique (où elle ne chante pas), sortie sur les écrans en 1969 .
Pour mieux comprendre ce qui rend l’art de la diva unique, consultez le dossier que nous lui avons consacré : un portrait en 10 points de la plus célèbre cantatrice du XXe siècle.
Norma, « Casta diva » (RAI, 31 décembre 1957)