Il faut décidément une patience et une opiniâtreté à toute épreuve ainsi que des nerfs d’acier pour diriger l’Opéra de Paris. Alexander Neef en sait quelque chose, qui se trouve, depuis son arrivée à la tête de la Grande Boutique, confronté à de multiples problèmes dont un seul aurait suffi à décourager plus d’un directeur ! Citons, pour rappel, le départ précipité de Stéphane Lissner qui l’oblige à prendre ses fonctions plus tôt que prévu, la pandémie qui paralyse l’institution au tout début de son mandant, les départs, inattendus, d’Aurélie Dupont (directrice de la danse) en juillet 2022, puis celui de Gustavo Dudamel en mai 2023.
Mais Alexander Neef maintient le cap contre vents et marées, parvenant à offrir une stabilité certaine à l’institution, l’Opéra de Paris redevenant même bénéficiaire pour la première fois depuis 2017, grâce notamment retour du public dans les salles (68 millions de recettes de billetterie, pour une jauge moyenne de 93%), et au niveau historique des recettes des visites du Palais Garnier.
Fort de ces bons résultats, Alexander s’est vu reconduire à la direction générale de l’Opéra national de Paris pour un second mandat jusqu’en 2032.
Pourtant, c’est une nouvelle épreuve qui attend l’Opéra pour les prochaines saisons : la fermeture pendant au moins deux ans, des deux salles, Bastille (fin 2026) et Garnier (un an plus tard), pour des travaux dont on signale l’urgence depuis plusieurs années déjà. Les spectacles de l’Opéra seront bien sûr proposés dans des espaces alternatifs, mais l’on espère que les équipes, l’institution, les artistes, surmonteront sans trop de dommages ce nouveau coup dur et parviendront à fidéliser les habitués de l’Opéra, voire peut-être, grâce à cette délocalisation provisoire, à conquérir un nouveau public ?…
2 commentaires
On espère ardemment vous retrouver là où vous serez. Fidèlement à vous
Bonjour,
A t’on déjà une idée des « espaces alternatifs » aux deux salles ?
La problématique apparaît particulièrement complexe, les scènes adaptées à des représentations d’opéras ou à la danse classique ne sont pas légion et on imagine mal les meilleures salles renoncer à leur propre programmation ( Châtelet, Champs-Élysées,
Philharmonie, Odéon…)
Deux ans c’est long !
Cordialement
Gérard