Rosa Ponselle, soprano (1897-1981)
Rosa Melba Ponzillo, dite Rosa Ponselle, est née aux États-Unis de parents d’origine napolitaine, lesquels tenaient une épicerie-boulangerie. La puissance de sa voix se remarqua dès son enfance et son adolescence, alors qu’elle chantait à l’église ou qu’elle se produisait avec sa sœur (avec laquelle elle formait le duo « Those Italian Girls ») dans des numéros de café-concert. Auditionnée par Caruso, elle se produisit six mois plus tard à ses côtés dans La Force du destin, à l’occasion de la création de l’œuvre au Metropolitan Opera, sans jamais avoir tenu le moindre rôle auparavant sur une scène d’opéra ! Le triomphe fut indescriptible, le trac aussi, qui ne quitta jamais la chanteuse et fut même peut-être à l’origine de la fin relativement précoce de sa carrière.
Rosa Ponselle laisse un legs discographique peu abondant, mais suffisant pour qu’on se fasse une idée assez précise de son timbre somptueux et immédiatement émouvant, mais aussi de ses grandes qualités d’interprète et de son tempérament dramatique.
Autant de caractéristiques qui font d’elle l’une des légendes du chant classique du XXe siècle. Rosa Ponselle compte à son répertoire de nombreuses œuvres de Verdi, son compositeur fétiche (La Force du destin, Ernani, Luisa Miller, Don Carlo, Aida, Il Trovatore, La Traviata) mais aussi de compositeurs italiens plus tardifs (Mascagni, Giordano, Montemezzi). Elle interpréta également certains opéras rarement donnés (Obéron, La Vestale, le Roi d’Ys), fit ses adieux à la scène en Carmen, et se consacra dès lors à l’enseignement du chant : elle compta notamment parmi ses élèves la basse James Morris.
L’extrait de La Vestale que nous vous proposons montre tout ce qu’une certaine Maria Callas doit à Rosa Ponselle en termes de technique, de couleurs vocales et d’émotion…
La Vestale (« O nume tutelar »)