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Le ténor italien Italo Gardoni fut l’un des plus célèbres chanteurs de son temps, et ne connut que peu de rivaux dans le registre qui était le sien : celui du tenore di grazia dont la voix, pure, limpide et suave, se prête mal aux éclats dramatiques mais excelle dans l’expression de la douceur et de la mélancolie. De fait, il rencontra ses plus grands succès dans certains rôles belcantistes signés Rossini (Le Barbier de Séville, Le Comte Ory ; il créa également la partie de ténor de la Petite Messe solennelle), Donizetti (Roberto Devereux, La Favorite, Lucrezia Borgia, Lucia di Lammermoor) ou Bellini (Elvino dans La Sonnambula, Tebaldo dans I Capuleti, Pollione dans Norma).
Il interprétera également certains Verdi, « tendres » plutôt qu’héroîques, tels Carlo dans I Masnadieri, Foresto dans Attila ou Alfredo dans La Traviata. Du répertoire français, il interpréta, entre autres rôles de ténor, ceux de Faust, L’Enfant prodigue et Fra Diavolo (Auber) ou de L’Étoile du Nord de Meyerbeer.
Il eut pour partenaires les plus grands chanteurs de l’époque (Lind, Lablache, Sonntag, Grisi, Nilsson,…), et se produisit en Italie, en Angleterre, en Russie, en Allemagne, mais également très fréquemment en France, où il mourut (à Paris) en 1882.
Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.