À l’occasion du centenaire Callas, Première Loge évoque l’intégralité des rôles – ou partitions – abordés par Maria Callas au cours de sa carrière, de 1938 à 1969. Chaque rôle est illustré par un extrait audio et/ou vidéo, interprété par Callas (pas nécessairement l’année même où elle aborda l’œuvre) – ou par une autre chanteuse lorsqu’aucun enregistrement de Callas ne nous est parvenu.
Voyez ici notre dossier consacré à la chanteuse, et nos « 10 raisons d’aimer Maria Callas » !
Légende :
_____________ : œuvres chantées intégralement, sur scène et parfois au disque
_____________ : œuvres chantées en extraits, sur scène (en récital) et/ou au disque
_____________ : œuvres chantées intégralement, au disque uniquement
ET AUSSI...
1947-1956 : les années de gloire
Au tournant des années 50, Callas est très certainement à l’apogée de ses moyens vocaux et expressifs. Dotée d’une voix à l’ambitus exceptionnel et d’une technique patiemment peaufinée grâce notamment aux leçons d’Elvira de Hidalgo, la voilà prête à affronter les scènes internationales. À commencer par celles de l’Italie où elle remporte quelques-uns de ses plus grands succès, faisant alterner le chant wagnérien et le bel canto de Bellini, affrontant avec une autorité sidérante les impossibles rôles d’Armida (Rossini) ou Abigail (Verdi). Les Medea, Amina, Lady Macbeth, Elena, Lucia qu’elle chante au cours de cette décennie font dorénavant partie de l’Histoire du chant.
Et la Traviata scaligère, donnée en 1955 sous la direction de Carlo Maria Giulini dans une mise en scène de Luchino Visconti, est tout simplement considérée comme l’une des plus grandes soirées d’opéra de tous les temps.
1947
31. Isolde
Richard Wagner, Tristan und Isolde (chanté en italien à la Fenice de Venise)
Premier des trois rôles wagnériens de Callas : Isolde (ou plutôt Isotta), chanté à la Fenice en 1947. Callas gardera le Liebestod au programme de certains récitals, comme celui d’Athènes en 1957.
« Dolce e calmo » (Liebestod) (Orchestre symphonique de la Radio italienne de Turin, dir. Arturo Basile. Enregistré pour CETRA le 8 novembre 1949).
1948
32. Turandot
Giacomo Puccini, Turandot (Udine, janvier-février 1948)
En 1948-1949 Callas, chantera fréquemment ce rôle dont elle possédait alors la puissance, l’indispensable arrogance dans l’émission vocale, mais aussi la sensibilité et l’émotion qui font si souvent défaut aux titulaires du rôle. Elle retrouvera la Princesse de glace à Rome (festival de Caracalla) et Vérone en juillet, à Gênes en août, à Naples en février 49, ou encore en mai 49 à Buenos Aires.
Giacomo Puccini, Turandot, “In questa reggia”, Chœur et orchestre de la Scala, dir. T. Serafin (1957)
33. Leonora
Giuseppe Verdi, La forza del destino (Trieste)
Entre le 17 et le 25 avril 1948, Callas chante à quatre reprises La forza del destino à l’Opéra de Trieste. À ses côtés, le tout jeune Cesare Siepi interprète le Padre Guardiano. Callas gravera le rôle dans son intégralité pour EMI six ans plus tard.
Verdi, « Pace ! », La forza del destino, Chœur et orchestre de la Scala, dir. Tullio Serafin (1954)
1949
34. Elvira
Vincenzo Bellini, I Puritani (Venise, La Fenice)
Il s’agit ici d’une des premières incursions majeures de Callas dans le répertoire belcantiste, dont elle révolutionna littéralement l’interprétation, apportant aux héroïnes belliniennes ou donizettiennes une profondeur humaine et une épaisseur tragique qu’on ne leur soupçonnait pas. La folie d’Elvira, portée par une voix semblant mouillée de larmes, colorée de mille nuances, au legato parfait, marque ainsi de façon définitive l’histoire du chant et de l’interprétation. Le miracle étant qu’en cette année 49, Callas chante également, et avec le même succès, I Puritani que Parsifal ou La Walkyrie !
“O rendetemi la speme…” (1953)
35. Brünnhilde
Richard Wagner, Die Walküre (Venise)
Après Isolde et Kundry, il s’agit du troisième et dernier rôle wagnérien de Callas (chanté à la Fenice en janvier 49), dont ne subsiste hélas aucun témoignage sonore.
« Hojotoho! », par Birgit Nilsson (Bayreuth, 1967)
36. Kundry
Richard Wagner, Parsifal (Rome)
« Ich sah das Kind », en italien (Rome, 1950)
37. Erodiade la figlia
Alessandro Stradella, San Giovanni Battista (Pérouse, église San Pietro)
"Volin' pure lontano dal sen" par Catherine Bott (1992)
38. Abigaïlle
Giuseppe Verdi, Nabucco (Naples, Teatro San Carlo)
Une des prises de rôle les plus spectaculaires de Callas : en 1949 (l’année de ses Brünnhilde et Kundry), la Divine affronte l’un des rôles les plus éprouvants du jeune Verdi. Avec une puissance wagnérienne, elle respecte tout à la fois les terrifiants sauts de tessiture du récitatif « Ben io t’invenni », le cantabile de « Anch’io dischiuso » et les vocalises di forza de la cabalette « Salgo gia« . Stupéfiant ! Le témoignage sonore de cette soirée est très imparfait, mais rend compte malgré tout de l’ambiance survoltée de la soirée.
« Ben io t'invenni » (Naples, 1949)
1950
39. Violetta
Giuseppe Verdi, La traviata (Turin, RAI Auditorium)
On dit souvent que la difficlté du rôle de Violetta est liée au fait que la chanteuse doit, pour rendre justice à la partition, disposer de plusieurs voix, l’œuvre faisant alterner des pages de virtuosité avec de puissants élans lyriques et quelques pics dramatiques. Si Callas fut une Travaita d’exception, c’est précisément parce qu’elle fut capable de réunir en elle ces différentes facettes vocales, au moins dans les années 50-55.
Mais il y eut chez Callas plusieurs Violetta : celle de Mexico (1951) est pleine d’arrogance vocale, et délivre les vocalises du “Sempre libera” avec l’énergie et la puissance d’un authentique soprano d’agilità e di forza – la page devenant non plus une aimable bluette mais une véritable course à l’abîme; la version gravée en studio pour Cetra (1953) est parfaitement aboutie techniquement mais reste dramatiquement un peu en-deçà de ce que la chanteuse sera capable de faire plus tard ; les versions enregistrées à la Scala en 1955 et 1956 font partie de la légende de l’opéra et présentent peut-être le meilleur équilibre entre pureté vocale et émotion dramatique ; enfin, après 55, si la pure beauté vocale n’est plus toujours au rendez-vous, l’interprétation gagne en intensité dramatique et bouleverse l’auditeur. Écoutez, dans la version de Lisbonne de 1958 (où Callas chante aux côtés d’un tout jeune débutant nommé… Alfredo Kraus), son “Dite alla giovine” du second acte : l’art miraculeux de donner, par des moyens purement musicaux, l’impression de pleurer en chantant. Sublime et toujours inégalé…
« Sempre libera » (Mexico, 1951)
"Madamigella Valéry?" (avec Mario Sereni, Lisbonne, 1958)
40. Dinorah
Giacomo Meyerbeer, Le Pardon de Ploërmel (version italienne) – Turin, Rai auditorium
“Ombra leggera” (1954)
« Ombra leggera » (EMI, 1954)
41. Fiorilla
Gioacchino Rossini, Il Turco in Italia – Rome, Elyseo
En 1950, à Rome, Callas aura l’un des rares occasions qui se seront présentées à elle de s’amuser sur scène, avec une étourdissante Fiorilla du Turc en Italie, dirigé par Gianandrea Gavazzeni.
À noter : c’est au cours de ces représentations qu’elle rencontre un certain Luchino Visconti, avec qui elle noue une profonde amitié – qui devait bientôt déboucher sur de magnifiques collaborations artistiques.
“Non si da follie maggiore” (EMI, 1955)
1951
42. Philine
Thomas, Mignon
Turin, Rai auditorium (12 mars 1951)
“Je suis Titania la blonde” (EMI, 1961)
43. Variations de Proch
Turin, Rai auditorium (12 mars 1951)
Un son fantomatique, mais un témoignage époustouflant de la maîtrise technique qui était celle de Callas au début des années 50.
““Deh! Torna mio bene » (1951)” (Turin, 1951)
44. Elena (I vespri siciliani)
Florence, Teatro Comunale (26 mai 1951)
À Florence, en mai 1951, Callas chante I vespri siciliani, qui resteront l’une de ses très grandes soirées d’opéra. Pour la qualité exceptionnelle de sa prestation bien sûr, mais aussi pour sa rencontre avec deux autres monstres sacrés de la scène lyrique : la basse Boris Christoff et le chef Erich Kleiber. Une soirée de légende heureusement préservée par le disque. Nous vous proposons ici deux extraits des Vespri : un boléro étourdissant de maîtrise technique gravé en studio en 1954, et l’air “Arrigo, ah parli a un core…”, enregistré 10 ans plus tard par une Callas à la voix usée mais au pouvoir d’émotion absolument intact.
“Mercè, dilette amiche” (1954)
“Arrigo, ah parli a un core” (1964)
45. Euridice (Haydn, Orfeo ed Euridice)
Florence, Pergola
“Dell mio core il voto estremo” par Patricia Petibon (2008)
1952
46. Lucia (Donizetti, Lucia di Lammermoor)
18 février (Turin, studios de la RAI)
Le 18 février 1952, Callas affronte pour la première fois le rôle-titre de Lucia di Lammermoor, dont elle interprète la scène de folie en récital. Un rôle qu’elle chantera intégralement sur scène trois mois plus tard à Mexico (le 10 juin), et qui deviendra l’un de ses plus grands succès. Lucia ne devenait plus l’apanage des sopranos légers mais revêtait subitement de couleurs étonnamment sombres et dramatiques…
Parmi les représentations de Lucia auxquelles Callas participa, celles données à Berlin en 1955 sous la direction d’Herbert von Karajan sont à marquer d’une pierre blanche. Écoutons le « Spargi d’amaro pianto » qui clôt la scène de folie, capté précisément à l’occasion de ces soirées berlinoises.
"Spargi d'amaro pianto" (Karajan, 1955)
47. Konstanze (Mozart, Die Entführung aus dem Serail)
2 avril, Scala de Milan
Il s’agit du seul rôle mozartien de Callas interprété (en italien) intégralement sur scène. Aucun enregistrement n’existe de ces soirées scaligères, mais Callas grava l’air de Konstanze en 1954 à l’occasion d’un concert donné pour la radio italienne au casino de San Remo.
« Tutte le torture » (1954, San Remo)
48. Armida (Rossini)
Florence, 26 avril
Une des dates les plus importantes de ce qu’on a appelé la « Rossini Renaissance »… et de la carrière de Callas, qui affronte ici les coloratures les plus vertigineuses avec une puissance vocale stupéfiante. Le public, incrédule, en vient à interrompre la scène finale par ses applaudissements. Écoutez, malgré une qualité sonore des plus aléatoires, le finale de l’œuvre dans lequel l’héroïne supplie Rinaldo de ne pas la quitter puis invoque les esprits infernaux afin qu’ils détruisent son palais. Époustouflant.
"Se al mio crudel...Dove son io?" (Florence, 1952)
49. Lady Macbeth
Giuseppe Verdi, Macbeth
Le 7 décembre 1952, Callas ouvre la saison de la Scala avec une nouvelle production de Macbeth dirigée par de Sabata.
Une nouvelle fois, l’intégrité stylistique du rôle est préservée – et comme ressuscitée. Raucités vocales, sauvagerie, mais également parfaite maîtrise d’une écriture encore tributaire de l’esthétique belcantiste : la voix de Callas, en cette année 52, avait tout de ce rôle verdien difficile entre tous.
Elle en gravera trois scènes en studio en 1958 dans un récital Verdi, sous la direction de Nicola Rescigno. C’est de cet album qu’est extraite la scène de somnambulisme que nous vous proposons d’écouter :
Scène de somnambulisme : "Una macchia…" (1958)
50. Gilda
Giuseppe Verdi, Rigoletto
17 juin 1952, Opéra de Rome
« Caro nome » (1955)
« Caro nome » (1955, La Scala, T. Serafin)
1953
51. Medea
Luigi Cherubini, Medea
Le 7 mai 1953, Callas aborde Médée au Teatro Comunale de Florence. Mais ce sont les représentations de décembre, à la Scala de Milan, qui entreront dans l’histoire de l’Opéra : Callas y rencontre Leonard Bernstein pour la première fois. Une rencontre électrique, l’intelligence entre les deux artistes étant totale. Un enregistrement a conservé la mémoire de cette soirée historique : à écouter absolument ! Callas s’investit, se consume dans son interprétation comme jamais. Sidérant !
Nous vous proposons ci-dessous un petit reportage télévisé consacré à la reprise de Médée à la Scala quelques années plus tard, en 1961 :
52. Donna Anna
Wolfgang Amadeus Mozart, Don Giovanni
“Crudel… Non mi dir” (1953)
Callas aurait sans doute été une flamboyante Anna, rôle qu’elle n’interpréta jamais sur scène – même si, en fin de carrière (1963), elle le retrouvera à l’occasion d’un « Or sai chi l’onore » gravé pour EMI.
Le 17 janvier 1953, à Florence, elle procède à quelques essais en studio avant l’enregistrement d’une intégrale de Lucia, et choisit pour cette occasion le second air d’Anna : « Non mi dir ». Un essai qu’il n’était pas prévu de commercialiser, mais la chanteuse s’y montre parfaite de style, de musicalité, d’expressivité.
Don Giovanni, K. 527, Acte 2: "Non mi dir" (Donna Anna) (seconde prise)
1954
53. Alceste
Christoph Willibald Gluck, Alceste (version italienne)
Milan, Scala (4 avril 1954)
Callas chante ici l’œuvre de Gluck dans sa traduction italienne, l’air « Divinités du Styx » devenant « Divinita infernale ». Elle gravera cependant cet air dans sa version originale française pour EMI en 1961.
“Divinita infernale” (Milan 1954)
54. Margherita
Arrigo Boito, Mefistofele
Vérone, Arènes (15 juillet 1954)
Une œuvre dont ne subsiste aucun enregistrement intégral par Callas, qui chanta cependant souvent l’air de Margherita « L’altra notte », pour le disque (1954) mais aussi en concert – y compris tardivement (Londres, 1961), avec une voix parfois déchirée mais dans une interprétation bouleversante.
Mefistofele : “L’altra notte” (1954)
55. Elisabeth de Valois
Giuseppe Verdi, Don Carlo
Milan, La Scala (12 avril)
Comme pour Mefistofele, il ne subsiste aucun témoignage sonore de cette soirée. Mais Callas chanta le dernier air d’Elisabetta pour le disque (récital Verdi gravé pour EMI en 1958), et également à l’occasion de concerts, comme lors de ce témoignage filmé capté à Londres en 1962.
Don Carlo : "Tu che la vanita” (Londres, 1962)
56. Giulia
Gaspare Spontini, La Vestale (version italienne)
Milan, La Scala (7 décembre 1954)
Il s’agit de la première collaboration artistique entre Callas et Visconti. À Hambourg, le 15 mai 1959, Callas chantera la grande scène de Giulia (“Tu che invoco con orrore” ) au cours d’un récital capté par la télévision : une des rares occasions de voir Callas sur scène, son génie dramatique trouvant à s’exprimer y compris dans le cadre d’un simple concert.
La Vestale : "“Tu che invoco con orrore” (Hambourg, 1959)
57. Nedda
Ruggero Leoncavallo, I Pagliacci (Intégrale gravée en studio pour EMI du 12 au 17 juillet 1954)
“Qual fiamma avea nel guardo!... Hui! stridono lassù” (1955)
58. Lakmé
Léo Delibes, Lakmé (version italienne)
En septembre 1954, Callas grave un étonnant récital, dans lequel elle réussit l’exploit de faire se côtoyer des airs de soprano lyrique (Andrea Chenier, Adriana Lecouvreur, La Wally,…) et de soprano colorature (Lakmé, Dinorah,…) !
Lakmé (version italienne) : « Dov’è l’indiana bruna ?» (1954)
59. Maddalena
Umberto Giordano, Andrea Chénier
Toujours pour le récital d’ « Airs lyriques et coloratures », Callas grave une version bouleversante de l’air de Maddalena « La mamma morta ». Quelques mois plus tard, en janvier 1955, elle chantera ce rôle dans son intégralité à la Scala de Milan.
Andrea Chenier : “La mamma morta” (Watford - Townhall, EMI, 1954)
60. Wally
Alfredo Catalani, La Wally
“Ebben, ne andrò…” (Watford – Townhall, récital EMI, 1954)
“Ebben, ne andrò…” (Watford - Townhall, récital EMI, 1954)
61. Rosina
Gioacchino Rossini, Il barbiere di Siviglia
Callas chantera Le Barbier sur scène à la Scala en 1956 (et gravera l’intégralité du rôle de Rosine pour EMI en février 57), mais elle interprète “Una voce poco fa” pour la première fois en 1954, dans le récital « Airs lyriques et coloratures ».
Elle chantera de nouveau cet air lors de ses débuts (filmés) au Palais Garnier en 1958 :
“Una voce poco fa”, Paris, Palais Garnier, 1958
62. Lauretta
Giacomo Puccini, Gianni Schicchi
Toujours au Townhall de Watford, Callas grave en septembre 54 un récital Puccini qui lui permettra d’aborder certains rôles qu’elle n’aura jamais l’occasion de chanter sur scène, telle la Lauretta de Gianni Schicchi ou la Liù de Turandot.
“O mio babbino caro” (Watford – Townhall, récital EMI, 1954)
Gianni Schicchi : « O mio babbino caro » (1954)
63. Liù
Giacomo Puccini, Turandot
“Tu, che di gel…” (Watford – Townhall, récital EMI, 1954)
“Tu, che di gel...” (Watford - Townhall, récital EMI, 1954)
64. Manon
Puccini, Manon Lescaut
Dans son récital Puccini de 1954, Callas grave les deux airs de Manon Lescaut, un rôle qu’elle enregistrera dans son intégralité en 1957 mais qu’elle n’abordera jamais sur scène. Pourtant, dans son enregistrement intégral, Callas donne vie à une Manon de chair et de sang, avec une vérité et une intensité dramatique qui pourraient laisser penser qu’elle avait fréquenté le rôle sur scène des années durant ! Le dernier acte de l’opéra est tout simplement un sommet absolu de la discographie puccinienne.
“Sola, perduta, abbandonata” ( Intégrale EMI, 1957)
“Sola, perduta, abbandonata” ( Intégrale EMI, 1957)
65. Cio-Cio-San
Giacomo Puccini, Madama Butterfly
“Ora a noi sedete qui…Due cose portrei far..Ah! m’ha scordata?”, avec Mario Borriello (intégrale EMI, 1955)
Si Callas grave les airs de Butterfly dans son récital Puccini de 1954, elle ne chantera le rôle sur scène qu’une fois, à Chicago, en novembre 1955. On peut le regretter : l’intégrale gravée pour EMI en 55 avec Karajan et Gedda fait entendre un portrait complet de Cio-Cio-San, dont la chanteuse restitue merveilleusement la fragilité et l’innocence du premier acte, et toute la dimension tragique des deux derniers. La scène au cours de laquelle Butterfly comprend que Pinkerton ne reviendra pas (duo avec Sharpless au second acte) est un moment stupéfiant d’intensité tragique.
Madama Butterfly : “Ora a noi sedete qui...Due cose portrei far.. Ah! m'ha scordata?”, avec Mario Borriello (intégrale EMI, Karajan, 1955)
66. Mimi
Giacomo Puccini, La bohème
“Sono andati?” (intégrale EMI, 1956)
La fragile Mimi était-elle un rôle pour Callas ? Elle ne l’interpréta jamais sur scène mais, outre les airs de Mimi enregistrés en 54, elle gravera une intégrale de La Bohème en 1956. Le « Sono andati » du dernier acte est à pleurer, malgré la réplique d’un di Stefano particulièrement peu inspiré…
La bohème : “Sono andati?” (intégrale EMI, 1956)
1955
67. Amina
Vincenzo Bellini, La Sonnambula
Amina est l’un des rôles les plus importants de la carrière de Callas, qui fait ici miraculeusement revivre le souvenir de Giuditta Pasta, créatrice du rôle, interprète célèbre du rôle-titre de Tancredi et créatrice d’Anna Bolena ou de Norma : Callas rappelait ainsi que La Somnambule n’était pas, historiquement, destinée à un soprano léger…
Les soirées scaligères de 55, avec Visconti à la mise en scène et Bernstein à la baguette, font partie de l’Histoire de l’Opéra. Callas y rencontra un triomphe indescriptible. En 1965, à Paris, avec une voix pourtant ruinée, elle enregistre pour la télévision française un bouleversant « Ah, non credea…” . Nous vous proposons deux témoignages de ces interprétations :
« Ah, non credea…” (Paris, 1965)
“Ah, non giunge” (Milan, 1955)
« Ah, non credea…” (Paris, 1965, dir. Georges Prêtre)
“Ah, non giunge” (Milan, 1955, dir. Leonard Bernstein)
1956
68. Fedora
Umberto Giordano, Fedora
Milan, La Scala (21 mai)
Une incursion de Callas dans le répertoire vériste, dont ne subsiste aucune trace sonore. Nous vous proposons un extrait de l’œuvre interprété par Mirella Freni en 1997.