PAULINE VIARDOT (1821-1910)
Pauline VIARDOT, contralto
Pauline Viardot est l’une des plus grandes chanteuses du XIXe siècle, mais c’est aussi plus généralement une figure essentielle de la vie artistique et culturelle de son temps. Fille du ténor Manuel Garcia et sœur de Maria Malibran, Viardot s’initie au chant dès son enfance sous l’égide de son père, mais elle travaille aussi la composition et le piano (elle reçoit des leçons de Liszt). Attentive toute sa vie à la musique de son temps et à la création (elle soutint les débuts de Gounod, Massenet ou Franck), elle n’en manifesta pas moins un intérêt constant pour les œuvres du passé (elle contribua notamment à la redécouverte des œuvres de Bach).
Considérée traditionnellement comme un contralto, sa voix était en réalité d’une étendue exceptionnelle, et elle aborda également au cours de sa carrière des rôles de mezzo et de soprano.
À 18 ans, elle chante au King’s Theatre de Londres l’un des rôles dans lesquels triompha sa sœur Malibran : Desdémone de l’Otello de Rossini. Elle remportera dès lors d’immenses succès dans les rôles de Rossini et, plus généralement, dans le répertoire belcantiste (Semiramide, I Capuleti e i Montecchi, Il barbiere di Siviglia, La Favorite,…), puis, après son installation à Paris, dans le répertoire français : Meyerbeer écrit pour elle le rôle de Fidès dans Le Prophète, Gounod celui de Sapho, Massenet celui de Marie-Magdeleine. Berlioz adapte pour elle le rôle d’Orphée de l’opéra de Gluck, dans lequel elle remporte un triomphe.
Pauline Viardot fut l’amie de George Sand (elle lui inspira le personnage de Consuelo), Tourgueniev, Gounod, César Franck, Clara Schumann,…
Elle est l’autrice de nombreux ouvrages vocaux, opéras ou opérettes (Cendrillon, 1904), mais aussi œuvres chorales et mélodies, ainsi que de plusieurs œuvres instrumentales, notamment des pièces pour piano.