Le ténor Tibère Raffalli vient de nous quitter. Né à Bastia en 1951, il avait mené une belle carrière nationale et internationale, essentiellement dans les années 1980-1990. Ayant depuis toujours la passion de l’enseignement, il avait également occupé les fonctions de professeur de chant au Conservatoire national à rayonnement régional de Marseille.
Qu’il soit distribué dans des petits rôles (il fut Ruiz dans Le Trouvère d’Orange en 1981 aux côtés de Teresa Zylis-Gara et Giorgio Zancanaro, ou encore le Comte de Lerme dans le Don Carlos enregistré par Abbado pour DG) ou dans des rôles de premier plan (Werther, laërte, Gabriele Adorno, Gennaro dans Lucrezia Borgia), ses interventions se faisaient remarquer par la grande fraîcheur du timbre et l’élégance du chant. Autant de qualités qui en faisaient un interprète particulièrement apprécié dans le répertoire français : il s’était notamment produit à l’Opéra (salle Favart) dans Le Marchand de Venise de Reynaldo Hahn en 1979 (la distribution, placée sous la direction de Manuel Rosenthal, comportait notamment Michèle Command et Éliane Lublin), puis dans Le Porteur d’eau (toujours salle Favart) en 1980, aux côtés d’Éliane Lublin, Françoise Garner, Charles Burles et Jean-Philippe Lafont (sous la direction de Pierre Dervaux). Il participa plusieurs fois au festival Berlioz, pour lequel il fut Benvenuto Cellini, un rôle qu’il défendit jusqu’au Teatro Colón de Buenos Aires, aux côtés de Michèle Lagrange, Robert Massard et Jules Bastin (1982).
À l’étranger, il chanta également Les Pèlerins à la Mecque à Milan, Werther à Leeds et Modène, La Grande-Duchesse de Gérolstein à San Francisco, Simon Boccanegra à Glyndebourne, ou encore Hamlet à Turin.
De sa discographie relativement abondante, retenons Les Brigands d’Offenbach sous la direction de Gardiner, où il incarne un Falsacappa idéal ; L’Heure espagnole (Armin Jordan, Erato) ; Le Roi David de Honegger gravé aux côtés de Christiane Eda-Pierre pour Supraphon ; les 19 grands hymnes révolutionnaires (avec Gilles Cachemaille et Edwige Perfetti pour Erato) ; le Te Deum de Berlioz (direction Jean-Pierre Loré pour Erol) ; ou encore ses participations aux intégrales du Jongleur de Notre-Dame (Vanzo, Bastin, dir. Roger Boutry, EMI), Louise (Sills, Gedda, Van Dam, direction Julius Rudel pour Emi) et La Grande-Duchesse de Gérolstein avec Régine Crespin (Michel Plasson, CBS).
Deux extraits de Werther (Modène, 1988)
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Mes condoléances.