Avec Maria Ewing, c’est l’une des chanteuses-actrices les plus attachantes de la seconde moitié du XXe siècle qui disparaît, à la présence vocale et scénique particulièrement intense. Élève d’Eleanor Steber et Jennie Tourel, elle s’était produite au Metropolitan Opera trois ans seulement près ses débuts, en 1976, dans ce qui devait devenir l’un de ses rôles fétiches : Cherubino. Elle connut de très grands succès dans des rôles de mezzos légers (Zerline, Dorabella, Chérubin, Rosine, la Périchole), mais sa tessiture particulièrement étendue lui permit d’aborder avec succès plusieurs rôles de soprano, Blanche de la Force notamment, y compris certains emplois assez lourds : Salomé, Tosca, Madame Butterfly, ou encore Lady Macbeth de Mzensk, enregistré pour DG sous la direction de Myung-Whun Chung. Paris l’accueillit à plusieurs reprises : en Zerline lors de la saison 1980-1981, en Blanche de la Force aux côtés de Crespin lors des Dialogues des Carmélites donnés à l’Opéra-Comique en 1983, ou encore en Alceste en 1994 à l’Opéra Bastille.
Elle s’est éteinte à Detroit le 9 janvier dernier, à l’âge de 72 ans.