Rachel Yakar n’est plus.
Née à Lyon en 1936, elle s’est éteinte le 24 juin dernier. Brillante ambassadrice du répertoire baroque, on oublie parfois qu’elle aborda au cours de sa carrière un répertoire extrêmement vaste : formée au Conservatoire de Paris auprès de Germaine Lubin, elle chanta entre autres rôles ceux de Gilda dans Rigoletto, Antonia dans Les Contes d’Hoffmann, Liù dans Turandot, Mimi dans La Bohème, Micaëla dans Carmen, Marguerite dans Faust, Freia ((dans le Ring de Boulez/Chéreau) ou encore les rôles-titres de Jenufa (au Palais Garnier en 1980) ou Pelléas et Mélisande.
Mais c’est sans doute dans les répertoires classique et baroque qu’elle laisse les souvenirs le plus éblouissants. Inoubliables, sa Poppée de Monteverdi, son Émilie des Indes galantes, son Alceste dans l’Admeto de Händel, son Aricie du Festival d’Aix 1983, son Armide de Lully, ses Ilia, Fiordiligi, Elvire ou Comtesse mozartiennes… Elle participa aux tout premiers enregistrements sur instruments d’époque, et travailla auprès des plus grands : Harnoncourt bien sûr, mais aussi Curtis, Herreweghe, Jacobs, Minkowski…
Heureusement, de nombreux témoignages sonores permettront de garder trace de cet art précieux, de cette musicalité et de cette sensibilité exceptionnelles.
Si vous ne le connaissez pas déjà, procurez-vous notamment le DVD du Couronnement de Poppée (mise en scène Jean-Pierre Ponnelle, direction Nikolaus Harnoncourt) réalisé à Zürich en 1979. Et pour découvrir Rachel Yakar hors du domaine de l’opéra, jetez une oreille à son bel album de mélodies françaises L’Heure exquise (piano : Claude Lavoix ; Virgin Classics).