Marcelline (Fidelio), Sophie puis la Maréchale (Der Rosenkavalier), Mélisande, Ännchen puis Agathe (Der Freischütz), sans oublier la création (Der Zerrissene de von Einem en 1964 ; Der junge Lord de Henze en 1965 ; Hilfe ! Hilfe ! Die Gobolinks ! de Menotti en 1968) ni l’oratorio et les lieder : même si elle ne s’aventura qu’exceptionnellement hors des frontières germaniques, Edith Mathis aborda, en quelque cinquante ans de carrière (elle chanta de 1956 à 2001) un vaste répertoire.
Pourtant, c’est essentiellement le souvenir d’une exceptionnelle mozartienne que l’on garde d’elle. Die Zauberflöte, La clemenza di Tito, Le nozze di Figaro, Idomeneo, Don Giovanni : elle interpréta tous les grands chefs-d’œuvre du maître salzbourgeois, et contribua également à la redécouverte d’œuvres moins connues, telles Il re pastore, La finta giardiniera ou La finta semplice. Elle se produisit très fréquemment en Allemagne mais fut bien sûr invitée par de nombreux théâtres prestigieux d’Europe (Opéra de Paris, Opéra de Vienne, Covent Garden de Londres) ou d’Amérique (Metropolitan Opera de New York).
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Elle laisse un legs discographiques important : ses intégrales de Don Giovanni, d’Idomeneo et surtout des Nozze di Figaro dirigées par Karl Böhm comptent parmi les plus célèbres du répertoire mozartien. Mais il faut y ajouter celles, très réputées également, de Der Freischütz (direction Carlos Kleiber), Fidelio (Karl Böhm), Der Rosenkavalier (Karl Böhm) ou Il mondo della luna (direction Doráti). Il existe également un film de Die Zauberflöte réalisé par Peter Ustinov (DVD Arthaus, 1974) dans lequel Edith Mathis chante Pamina aux côtés de Cristina Deutekom, Nicolai Gedda et Hans Sotin.
»Ach, ich fühl’s » (Die Zauberflöte) dans le film de Peter Ustinov (1974)
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Enfin, n’oublions pas les nombreux albums de lieder et de musique sacrée que la soprano grava tout au long de sa longue carrière.
Pour vous familiariser ou redécouvrir l’art d’Edith Mathis, écoutez également le coffret extrêmement complet The art of Edit Mathis (7 CDs) paru chez Deutsche Grammophon en 2018 à l’occasion des 80 ans de la chanteuse : y sont rassemblés ses plus précieux enregistrements d’airs d’opéras, oratorios et lieder, enregistrés entre 1960 et 1984.
Edith Mathis était née à Lucerne le 11 février 1936. Elle nous a quittés le 9 février 2025.