Disparition de Jean-Marie Villégier
D’origine orléanaise, Jean-Marie Villégier (né le 4 juillet 1937), après de brillantes études, décide de se consacrer à la mise en scène. De 1973 à 1980, il est l’un des responsables du Centre de dramaturgie de l’Opéra de Paris et en 1990, il est nommé directeur du Théâtre national de Strasbourg.
Au théâtre, il règle les mises en scène de Léonce et Léna de Georg Büchner, La Tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert, ou Héraclius de Pierre Corneille : ce sera le début d’une fructueuse fréquentation du répertoire cornélien en particulier, mais aussi « classique » en général, avec également Racine ou Molière (il fonde en 1985 une troupe portant le nom de celle de Molière : « L’Illustre théâtre ») – et nombre de pièces ou d’auteurs plus ou moins oubliés : Tristan L’Hermitte, Mairet, Lambert, Brosse, Larivey,…
Dans le domaine de l’opéra, il fait preuve de la même curiosité, faisant alterner, dans les spectacles qu’il choisit de mettre en scène, des œuvres consacrées (La Cenerentola, L’incoronazione di Poppea, Béatrice et Bénédict, Rodelinda), et redécouvertes (La Fée Urgèle de Duni, Les Métamorphoses de Psyché de Lully,…). Au nombre de celles-ci, l’Atys de Lully, proposé avec la complicité de William Christie en 1986 à l’Opéra-Comique, constitue une date majeure dans la renaissance de l’opéra baroque en France.
Jean-Marie Villégier nous a quittés dans la nuit du 22 au 23 janvier 2024. Il avait 86 ans.