Se préparer à GUILLAUME TELL – Opéra Royal de Wallonie-Liège, 12-20 mars 2025
Opéra en quatre actes de Gioacchino Rossini, livret de Victor-Joseph Étienne de Jouy et Hippolyte-Louis-Florent Bis, créé le 03 août 1829 à l’Opéra de Paris (salle Le Peletier).
Opéra Royal de Wallonie-Liège, du 12 au 20 mars 2025
Les auteurs
Le compositeur
Gioacchino Rossini (Pesaro, 1792 – Paris, 1868)
Rossini reçoit sa formation musicale à Bologne. Après quelques succès dans le genre bouffe (La scala di seta, 1812; La pietra del paragone, 1812 ; Il signor Bruschino, 1813), il rencontre un véritable triomphe avec Tancredi, représenté à Venise en février 1813. Cet opera seria ainsi que le dramma buffo : Il barbiere di Siviglia, pourtant accueilli plus que froidement à sa création (Rome, 1816) feront de lui le compositeur italien le plus célèbre de son temps.
Il continuera, au cours de sa carrière, de faire alterner des œuvres bouffes ou semiserie (L’Italiana in Algeri, 1813 ; Il Turco in Italia, 1814 ; La gazza ladra, 1817 ; La Cenerentola, 1817) avec (surtout) des ouvrages sérieux (Otello, 1816 ; Mosè in Egitto, 1818 ; Ermione, 1819 ; La donna del lago, 1819 ; Semiramide, 1823). Il voyage à Vienne (où il rencontre Beethoven), à Londres puis à Paris où il est nommé directeur du Théâtre-Italien, compositeur du roi – il compose Il viaggio a Reims (1825) à l’occasion du sacre de Charles X – et inspecteur général du chant en France. Il compose plusieurs opéras pour la France (ou adapte d’anciens ouvrages italiens sur des livrets français) : Le Siège de Corinthe (1826) ; Moïse et Pharaon (1827) ; Le Comte Ory (1828); Guillaume Tell (1829). Après la Révolution de 1830, Rossini se détourne de l’opéra et ne composera plus que de la musique sacrée (le Stabat mater, dont la première version est créée en 1831 ; la Petite messe solennelle, 1863), des mélodies et quelques pages instrumentales. Il meurt à Paris. Inhumé au Père Lachaise, son corps sera rapatrié en Italie quelques années plus tard et repose désormais à Florence (basilique Santa Croce).
Les librettistes
Étienne de Jouy (1764-1846)
Après une carrière militaire, Étienne de Jouy se fait homme de lettres. Il est chansonnier, journaliste, critique, mais est surtout connu en tant que dramaturge (sa tragédie Sylla, créée en 1821 et dans laquelle jouait Talma, connut un immense succès), et plus spécifiquement en tant que librettiste.
Ses livrets les plus célèbres sont ceux de La Vestale (Spontini, 1807), Moïse et Pharaon (Rossini, 1827, écrit en collaboration avec Luigi Balocchi) et Guillaume Tell (Rossini, 1829, écrit en collaboration avec Hippolyte Bis).
Étienne Jouy est également l’auteur d’un ouvrage intitulé Essai sur l’opéra (1820).
Hippolyte Bis (1789-1855)
Né à Douai le 29 août 1789, Hippolyte Bis connut un certain succès avec sa tragédie en cinq actes Attila, créée au Second Théâtre-Français le 26 avril 1822. Cinq ans plus tard, il fait représenter au Théâtre-Français Blanche d’Aquitaine, ou le Dernier des Carlovingiens et, en 1829, il co-signe le livret du Guillaume Tell de Rossini avec Étienne de Jouy. Il meurt à Neuilly-sur-Seine le 3 mars 1855.
L’ŒUVRE
La création
L’œuvre est créée à l’Opéra de Paris (salle le Peletier) le 3 août 1829, après que Rossini, alors âgé de 37 ans, eut déclaré qu’il s’agirait là de son dernier opéra – ce en quoi il tint parole. La distribution réunie pour l’occasion, brillantissime, comportait plusieurs chanteurs ayant déjà triomphé dans Le Comte Ory, Moïse et Pharaon ou Le Siège de Corinthe : Henri-Bernard Dabadie dans le rôle-titre, Laure Cinti-Damoreau (Mathilde), Adolphe Nourrit (Arnold), Louise Zulme-Dabadie (Jemmy), Nicolas Prosper-Levasseur (Walter Furst). Alexandre Prévost tenait le rôle de Gessler. Si l’impact et la fortune de l’œuvre furent indéniables, le succès semble avoir été moins éclatant que ceux des autres opus parisiens du compositeur – suffisamment important cependant pour agacer Berlioz dont le mépris pour Rossini, ce « gros homme gai », trouva de nouveau matière à s’épancher ( « C’est un ouvrage qui a quelques beaux morceaux, qui n’est pas absurdement écrit, où il n’y a pas de crescendo et un peu moins de grosse caisse, voilà tout [1] » –, avant que le compositeur français ne se livre à une analyse détaillée de la partition pour la Gazette musicale de Paris en octobre 1834, dans laquelle il reconnaît plus d’une fois les nombreuses beautés de l’œuvre.
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[1] Lettre à Humbert Ferrant, 21 août 1829.
Les chanteurs
Les décors et les costumes
Les costumes de la création (Mathilde, Arnold, Walter )
Le livret et l’arrière-plan historique
Le livret, signé Étienne de Jouy et Hippolyte Bis, prend appui sur le drame homonyme de Schiller (1804). Très lointainement cependant : quelques personnages sont conservés, moyennant parfois des modifications assez importantes de leur profil (Tell bien sûr, Arnold, Gessler) ; d’autres sont supprimés (Berta von Bruneck, Ulrich von Rudenz) ; d’autres encore sont créés par les librettistes (Mathilde). De l’histoire légendaire de Guillaume Tell sont conservées l’épreuve de la pomme imposée au personnage éponyme par le détestable gouverneur autrichien, et la libération de la Suisse du joug autrichien. S’ajoute à cet arrière-plan historique un drame humain : Arnold, le jeune héros qui contribuera à la libération de Tell emprisonné par Gessler – et donc à celle de la Suisse – est amoureux de la belle princesse autrichienne Mathilde de Habsbourg, sœur du tyran Gessler…
Résumé de l’intrigue
En Suisse, au XIVe siècle. Les différents cantons, sous l’impulsion de rebelles farouchement déterminés – parmi lesquels le jeune Arnold –, tentent de se libérer du joug des Habsbourg.
L’action prend place dans le canton d’Uri, près de la forteresse d’Altdorf dont les occupants autrichiens se sont rendus maîtres. Arnold a jadis sauvé de la noyade Mathilde Habsbourg, fille du tyran Gessler. Les deux jeunes gens sont tombés amoureux l’un de l’autre.
ACTE I
Lors de la fête des bergers, conformément à la tradition, le pasteur Melchtal (basse), père d’Arnold (ténor), bénit les couples d’amoureux du village. La fête est interrompue par l’irruption du berger Leuthold (basse) : afin de protéger sa fille du déshonneur, il a tué un des soldats de Gessler et cherche maintenant à leur échapper. Guillaume Tell (baryton) accepte, malgré l’orage qui se lève, de lui faire traverser le lac dans une barque. Quand les hommes de Gessler arrivent, Leuthold a disparu. Fous de rage, ils arrêtent le vieux Melchtal qui refuse de donner le nom de celui qui a sauvé Leuthold.
ACTE II
Mathilde (soprano) et Arnold se sont donné rendez-vous dans une vallée : même s’ils appartiennent à deux clans que tout oppose, ils se déclarent une nouvelle fois leur amour. Arnold est bientôt rejoint par Guillaume et son compagnon d’armes Walter (basse), qui lui reprochent son amour pour la sœur du tyran. Lorsqu’il apprend de la bouche de Guillaume que les hommes de Gessler ont incendié le village et tué son vieux père Melchtal, Arnold choisit définitivement le camp de la rébellion et de la liberté. Les rebelles des différents cantons se réunissent et jurent de libérer la Suisse du joug autrichien.
ACTE III
Les Autrichiens célèbrent le centième anniversaire de leur domination sur la Suisse. Guillaume Tell refuse de rendre hommage à Gessler, et est bientôt reconnu comme étant celui ayant permis à Leuthold de s’échapper. Il est arrêté avec son fils Jemmy (mezzo-soprano) et n’aura la vie sauve que s’il accepte de se soumettre à une épreuve : il doit, avec son arbalète, percer d’une flèche une pomme posée sur la tête de son fils.
Friedrich von Schiller, Guillaume Tell, Acte III scène 3, traduction en vers de Jules Mülhauser, 1838 (l’épreuve de la pomme).
Guillaume sort vainqueur de l’épreuve, mais on trouve sur lui une seconde flèche. Il déclare alors qu’elle aurait été destinée à Gessler lui-même s’il n’avait pas réussi l’épreuve… Le tyran, devant l’arrogance de Guillaume, l’arrête de nouveau – mais Mathilde parvient à soustraire Jemmy à la fureur de son père : elle le conduit auprès de sa mère Hedwige (contralto).
ACTE IV
Arnold se recueille dans la maison qui abrita sa jeunesse. Arrive alors une barque dans laquelle se trouvent Gessler et son prisonnier Guillaume. Une violente tempête se lève. Hedwige, Mathilde et Jemmy, inquiets, suivent des yeux la progression du bateau. Guillaume se saisit du gouvernail et parvient à mener la barque vers la côte : il saute à terre, mais empêche Gessler de débarquer à son tour. Il repousse la barque vers les eaux déchaînées et tue Gessler d’une flèche. Alors que l’orage se calme et que le ciel retrouve progressivement toute sa pureté, le peuple se réjouit : on apprend que les rebelles se sont rendus maîtres d’Altdorf. La Suisse est dorénavant libérée de ses tyrans.
La partition
Il ne faut pas être étonné de la surprise que l’œuvre suscita à sa création et du demi-succès qu’elle remporta : elle ne correspond (presque) en rien à l’esthétique belcantiste qui, jusqu’alors, avait assuré la gloire du compositeur. La virtuosité (sans être absente : écoutez le splendide duo entre Arnold et Mathilde à l’acte II : « Oui, vous l’arrachez à mon âme », ou la non moins splendide grande scène de Mathilde à l’acte III : « Pour notre amour, plus d’espérance »), n’est plus la caractéristique première de la musique. Ce qui marque avant tout, ce sont le soin extrême accordé à l’orchestration ; l’alternance d’airs à la coupe classique (la superbe romance de Mathilde « Sombres forêts ») avec d’autres de facture beaucoup plus libre (l’air de Tell « Sois immobile ») ; l’importance accordée à la déclamation ; ou encore l’élan irrésistible de grands ensembles : la dernière page de l’œuvre constitue tout simplement l’un des finales d’opéra les plus magistraux et les plus enthousiasmants jamais composés. Il va sans dire que la musique ne saurait distiller tout son charme que si elle ne subit pas d’incompréhensibles coupures qui la défigurent, comme c’est hélas toujours le cas – en tout cas en France, où absolument tous les da capo (quand ce ne sont pas certaines pages entières) passent systématiquement à la trappe.
https://www.youtube.com/watch?v=QnyQm2xkzP0
MIchael Spyres & Annick Massis : « Oui, vous l’arrachez à mon âme »
Carol Vaness – « Pour notre amour plus d’espérance »
Finale de Guillaume Tell (Thomas Hampson, Marcello Giordani, Hasmik Papian, Gaele Le Roi, Opéra Bastille 2003, dir. Bruno Campanella).
La fortune de l’œuvre
Guillaume Tell, de façon assez incompréhensible, ne s’est jamais vraiment imposé sur les scènes – la durée de l’œuvre (pas plus longue que certains Wagner ou Meyerbeer) n’étant évidemment pas un argument convaincant. En France, l’opéra a très vite été mutilé : de quatre actes, on passa rapidement à trois, avant que seul le second acte ne survive, joué le plus souvent entre deux ballets. Grâce à la version italienne (créée à Lucques un an après la création), l’œuvre retrouve un peu de popularité sans pour autant jamais devenir un pilier du répertoire. La fin du XXe siècle voit naître un regain d’intérêt pour la version originale française, hélas le plus souvent défigurée par de nombreuses coupures. Pourtant, en dépit d’un succès mitigé à la création, l’opéra fut assez populaire au XIXe siècle pour influencer directement d’autres compositeurs, modifier durablement l’esthétique de l’opéra français, et faire l’objet de citations ou de parodies.
- Influence sur l’Opéra français :
Plus encore que Le Siège de Corinthe ou Moïse, Guillaume Tell contribua à dessiner les contours du grand opéra historique. - Influence sur d’autres compositeurs :
– Meyerbeer
Le finale du second acte, où les conjurés jurent de libérer la Suisse du joug autrichien, inspirera à Meyerbeer la scène de la bénédiction des poignards dans Les Huguenots.– Verdi
On a depuis longtemps relevé la parenté existant entre l’air de Tell (« Sois immobile ») avec celui de Rigoletto (« Miei signori, perdono »), deux airs portés par la voix plaintive d’un baryton, dont le chant est souligné par les arabesques du violoncelle.
https://www.youtube.com/watch?v=OKkLNVmvsqw
Thomas Hampson, Guillaume Tell (« Sois immobile »), Paris, 2003, dir. Bruno Campanella.
Ludovic Tézier, Rigoletto, « Cortigiani, vil razza dannata… Miei signori… »
Mais comment ne pas entendre par ailleurs que l’air de Manrico au finale de l’Acte III du Trovatore est ni plus ni moins calqué sur la grande scène d’Arnold «Asile héréditaire » ? Dans les deux cas, les scènes commencent par un air lent aux accents lyriques (« Asile héréditaire » / « Ah si, ben mio ») ; s’ensuit une transition hautement dramatique (arrivée des conjurés / arrivée de Ruiz) débouchant sur une cabalette héroïque (« Amis, amis, secondez ma vengeance » / « Di quella pira ») dans laquelle les héros chantent leur détermination à aller sauver un prisonnier (le père d’Arnold / la mère de Manrico). Les deux airs s’achèvent selon un schéma strictement identique : accents martiaux chantés par un chœur exclusivement masculin, au-dessus duquel émerge la voix du ténor (« Trompons l’espérance homicide » / « Madre infelice, corro a salvarti, o teco almeno corro a morir! ») – du moins quand celui-ci veut bien se donner la peine de chanter cette phrase, ce qui n’est guère fréquent… Notons enfin que ces deux airs s’achèvent sur le même mot (« Aux armes ! » / « All’armi ! ») et sur un aigu triomphant, qui est en fait, dans les deux cas, une puntatura !
https://www.youtube.com/watch?v=aIy8DRFNzXY
Michael Spyres, Guillaume Tell, « Asile héréditaire »
Franco Corelli – Il Trovatore, « Ah, si ben mio. Di quella pira! »
- Citations :
Balzac évoque à plus d’une reprise l’opéra de Rossini dans La Comédie humaine : le Gazonal des Comédiens sans le savoir assiste à un représentation de Guillaume Tell ; dans Béatrix, Camille Maupin chante le « Restez de Mathilde dans Guillaume Tell » ; dans La Cousine Bette, Hortense chante : « Wenceslas ! idole de mon âme ! au lieu de : Ô Mathilde… » ; et la cantatrice Josépha « se relèv[e] fière comme lorsqu’elle entr[e] en scène dans le rôle de Mathilde » ; etc.
- Parodies :
Offenbach parodie l’air d’Arnold dans La Princesse de Trébizonde (les Saltimbanques y chantent « Salut, baraque héréditaire ! ») mais aussi le trio « Quand l’Helvétie est un champ de supplices », qui devient, dans La Belle Hélène : « Lorsque la Grèce est un champ de carnage ») :
https://www.youtube.com/watch?v=4imn1MM_w7A
Guillaume Tell, « Quand l’Helvétie est un champ de supplices » (Gabriel Bacquier, Nicolai Gedda, Kolos Kovacs, dir. Lamberto Gardelli)
La Belle Hélène, « Lorsque la Grèce est un champ de carnage » (Michel Dens, Louis Masson, Jean-Christophe Benoît).
LES ARTISTES DE LA PRODUCTION DE LIEGE
LE CHEF D’ORCHESTRE
Stefano MONTANARI
Stefano Montanari est l’ ancien premier violon solo de l’Accademia Bizantina (il est d’ailleurs l’auteur de la Méthode de violon baroque publiée par Carisch). S’il continue à se produire en tant que soliste, sa carrière de chef d’orchestre prend aujourd’hui de plus en plus d’ampleur.
Il est actuellement chef d’orchestre principal de l’Orchestra del Teatro Petruzzelli à Bari, et est régulièrement invité dans les principaux théâtres lyriques d’Europe (Royal Opera House de Londres, Bayerische Staatsoper de Munich, Opéra national de Lyon, l’Opéra national d’Amsterdam, Festival d’Édimbourg, Fenice de Venise, San Carlo de Naples, Festival Donizetti de Bergame, Arènes de Vérone, le Mai Musical Fiorentino, …)
Excellant dans le répertoire italien – et spécifiquement dans le bel canto –, Stefano Montanari n’en dirige pas moins un répertoire très varié allant de Mozart à Offenbach via Händel. En septembre 2024, l’Opéra de Paris l’invite à diriger Les Brigands d’Offenbach.
https://youtu.be/o-_Q-DYl7To
Interview de Stefano Montanari en français, à l’occasion d’un concert donné avec l’Arion Orchestre Baroque
LE METTEUR EN SCÈNE
Jean-Louis GRINDA
Jean-Louis Grinda est le fils du baryton Guy Grinda (1923-2005). Secrétaire artistique à l’Opéra d’Avignon puis directeur adjoint et enfin directeur du Grand Théâtre de Reims au début des années 80, il devient par la suite directeur de l’Opéra royal de Wallonie. En 2007, il prend la tête de l’Opéra de Monte-Carlo, et neuf ans plus tard, il succède à Raymond Duffaut en tant que directeur des Chorégies d’Orange.
En tant que metteur en scène, il a monté des œuvres appartenant aux répertoires les plus variés (Chantons sous la pluie, la Tétralogie de Wagner, Marius et Fanny de Vladimir Cosma, Mefistofele, Guillaume Tell, Carmen, L’elisir d’amore, Thaïs, Samson et Dalila, L’Heure espagnole, L’Enfant et les sortilèges, La Fille du régiment…).
Retrouvez Jean-Louis Grinda en interview ici !
https://www.youtube.com/watch?v=GOvtB2FfCO8
Jean-Louis Grinda évoque Guillaume Tell à l’occasion du spectacle donné aux Chorégies d’Orange en 2019
LES CHANTEURS
Nicola ALAIMO, Guillaume Tell (baryton)
En 2016, Nicola Alaimo est lauréat du prix Abbiati. Cette récompense vient couronner une brillante carrière essentiellement consacrée au répertoire italien : familier du festival de Pesaro, Nicola Alaimo chante en effet très régulièrement le répertoire rossinien (La Cenerentola, Il barbiere di Siviglia, Guillaume Tell,…).
Mais il est aussi un interprète réputé de Donizetti (Le convenienze et inconvenienze teatrali, Don Pasquale, Roberto Devereux), Verdi (Il trovatore, Nabucco), Puccini (Sharpless), Cilea (Adriana Lecouvreur),… Il est régulièrement invité par les plus grandes scènes lyriques : Opéra de Paris (Simon Boccanegra, La forza del destino), Grand Théâtre de Genève (Nabucco), San Carlo de Naples (Roberto Devereux), Metropolitan Opera (Il barbiere di Siviglia), Opéra de Monte Carlo (L’elisir d’amore),…
Parmi sa discographie, signalons plusieurs enregistrements donizettiens parus chez Opera Rara : l’intégrale de Belisario, un disque de mélodies, ou encore chez Dynamic : un récital d’airs d’opéras (« Grand Seigneur »), récompensé par notre Appassionato.
https://youtu.be/5OwMm_UZ9OU
Donizetti : L’esule di Roma | « Entra nel circo! Di Stige il flutto » (Murena) – Opera Rara
John OSBORN, Arnold (ténor)
La carrière du ténor américain John Osborn prend son essor à la fin du XXe siècle, avec des débuts à la fois au Metropolitan Opera (1996/1997) et en Europe (Opéra de Cologne). Son répertoire se partage essentiellement entre le bel canto (Le Barbier de Séville, La Cenerentola, L’Italienne à Alger, Les Puritains, La Somnambule) et le répertoire français (Guillaume Tell, La Fille du Régiment, Les Vêpres siciliennes, La Juive, Benvenuto Cellini, Les Huguenots, Robert le Diable, Le Prophète, Les Contes dHoffmann, Fra Diavolo,…) Il s’est produit sur les principales scènes lyriques du monde (Paris, Salzbourg, New York, San Francisco, Vienne, Moscou, Munich, Genève, Festival d’Aix-en-Provence…)
https://youtu.be/MpsiQ4e2LR0
Rossini, Armida (Metropolitan Opera, 2010)
Salome JICIA, Mathilde (soprano)
La soprano géorgienne Salome Jicia chante les répertoires mozartien (La finta semplice, Mitridate, Re di Ponto à l’Opéra d’État de Tbilissi et à Covent Garden, Cosi fan tutte à Covent Garden, La Clémence de Titus à l’Opéra de Lorraine, Don Giovanni à Liège), verdien (La traviata à la Deutsche Oper de Berlin), mais c’est peut-être le bel canto (travaillé notamment aux côtés de Renata Scotto et Alberto Zedda) qui lui apporte ses plus grands succès,
Rossini notamment dont elle a déjà interprété de nombreux rôles (Mathilde de Guillaume Tell, Semiramide, Elena de La donna del lago, Amenaide de Tancredi, la Comtesse de Folleville du Viaggio a Reims, …) sur les plus grandes scènes lyriques : festival de Pesaro, Opéra Royal de Wallonie-Liège, Covent Garden de Londres, Teatro Massimo de Palerme,…
https://youtu.be/bPkPJUR-6CE
Rossini : « Bel raggio lusinghier » (Semiramide) – Pesaro, 2019
Notre sélection pour voir et écouter l’œuvre (dans sa version originale française)
CD
Gabriel Bacquier, Nicolai Gedda, Montserrat Caballé. Royal Philharmonic Orchestra, Ambrosian Opera Chorus, dir. Lamberto Gardelli. 4 CD EMI (1972)
Thomas Hampson, Giuseppe Sabbatini, Nancy Gustafson. Chœur et orchestre de la Staatsoper de Vienne, dir. Fabio Luisi, enregistrement live. 3 CD Orfeo (1998)
Gerald Finley, John Osborn, Malin Byström. Orchestre et Chœurs de l’ Accademia Nazionale di Santa Cecilia, dir. Antonio Pappano. 3 CD EMI (2011)
Andrew Foster Williams, Michael Spyres, Judith Howarth. Virtuosi Brunensis, Bach Chamber Choir Poznań, dir. Antonino Fogliani. 4 CD Naxos (2013)
DVD et Blu-ray
Michele Mariotti, Graham Vick /Nicola Alaimo, Juan Diego Flórez, Marina Rebeka. Teatro Comunale di Bologna, 1 DVD Decca (2015)
Antonio Pappano, Damiano Michieletto / Gerald Finley, John Osborn, Malin Byström. The Royal Opera. 1 DVD Opus Arte (2017)
Streaming
Gelmetti, Pizzi / Pertusi, Kunde, Dessi. Pesaro (1995)
Campanella, Zambello / Hampson, Giordani, Papian. Opéra de Paris (2003) Sous-titres français.
Carignani, Pierre Audi / Nicola Alaimo, John Osborn, Marina Rebeka. Amsterdam (2013) Sous-titres néerlandais.
Mariotti, Vick / Alaimo, Florez, Rebeka. Pesaro (2013).