Le 24 avril 1915 eut lieu , à Constantinople, le sinistre « dimanche rouge » au cours duquel furent arrêtés les intellectuels arméniens. Cette rafle, décidée par le ministre de l’intérieur de l’époque Talaat Pacha, fut suivie de déportations et d’assassinats en centres de rétention, et marqua le début d’un génocide causant la mort des deux tiers des Arméniens qui vivaient sur le territoire de l’actuelle Turquie.
Le 24 avril est traditionnellement la journée consacrée à la commémoration de ce génocide. Les manifestations prévues dans le monde à l’occasion de cette commémoration annuelle ne pouvant avoir lieu en raison du confinement, Première Loge a choisi de rendre hommage au peuple arménien par la figure du compositeur Komitas.
Komitas en 1901
Compositeur, ethnomusicologue et prêtre, Komitas est le fondateur de l’Ecole nationale de composition arménienne. Il fut aussi chanteur et parcourut l’Europe et la Russie pour donner des concerts de musique traditionnelle Arménienne.
Le 24 avril 1915, quelques heures avant le débarquement allié, Komitas sera l’une des victimes de la rafle. Il sera l’un des rares survivants des déportations.
Les horreurs de la guerre et de la dépirtation auront cependant raison de son équilibre mental : Komitas meurt prématurément à l’hôpital psychiatrique de Villejuif le 22 octobre 1935.
Komitas est également l’auteur d’une centaine de poèmes, vraisemblablement destinés à être chantés.
Mon âme est un papillon
Voletant de-ci de-là
Par-dessus des océans d’espoir,
Mon âme est un fardeau
Orpheline, languissante,
Haletant dans des vents de lumière…
BRISE D’AMOUR
Illusion
Komitas, Chansons rustiques, par Varduhi Yeristyan & Lussine Levoni