Fallait-il maintenir les festivals ? Demander le pass sanitaire à l’entrée des spectacles ? Exiger le port du masque même pour les spectacles donnés en plein air avec jauge réduite ? Au-delà de ces questions (sur lesquelles chacun a un avis plus ou moins bien fondé), au-delà des craintes que certains peuvent éprouver face à la tenue de grands événements collectifs, au-delà des appels à boycotter les salles exigeant le pass sanitaire, une constatation s’impose : le public a répondu présent, massivement, et a manifesté lors des événements culturels et musicaux auxquels nous avons eu la chance d’assister un enthousiasme s’expliquant, certes, par la qualité des spectacles représentés, mais témoignant aussi (nous a-t-il semblé) de la joie de retrouver enfin les artistes et du bonheur de revivre enfin les émotions irremplaçables que procure le spectacle vivant. Il était plus que temps que l’art, la musique, l’opéra reprennent leur cours, nous en avons tous, public comme artistes, été privés depuis trop longtemps : j’en veux pour preuve la présence enthousiaste de tel confrère (dûment masqué) à un festival, malgré ses appels réitérés sur les réseaux sociaux à ne pas porter le masque et à boycotter les manifestations exigeant le pass !
Les festivals français et étrangers, quoi qu’il en soit, ont globalement largement tenu leurs promesses, comme en témoignent les comptes rendus régulièrement publiés au fil de l’été dans nos colonnes. Toute notre attention se tourne maintenant vers la saison à venir… Nous formons des vœux pour qu’elle puisse se dérouler sereinement, intégralement, dans les meilleures conditions sanitaires et artistiques possibles. D’autant que plusieurs événements s’annoncent on ne peut plus prometteurs. Nous savons gré aux programmateurs, en effet, de proposer, au-delà des titres incontournables (qu’il FAUT évidemment continuer de programmer, ne serait-ce que parce que toute une génération de spectateurs a cette chance incroyable ne pas connaître encore La Walkyrie, Giulio Cesare, Traviata, Cosi fan tutte, Carmen ou Norma !), certaines raretés particulièrement alléchantes : Œdipe d’Enesco à l’Opéra de Paris, Robert le diable à Bordeaux, Armida de Rossini à Marseille, La Princesse jaune de Saint-Saëns et Djamileh de Bizet à Tours, Idoménée de Campra à Lille, La Vestale au Théâtre des Champs-Élysées, Stiffelio de Verdi à l’Opéra du Rhin, Le Chapeau de paille d’Italie de Rota à Metz, entre autres très belles surprises qui nous attendent dans les mois à venir.
Pour faire votre choix entre classiques raretés, Paris et la Province, la France et l’étranger, n’hésitez pas à consulter notre rubrique « À voir », qui recense toutes les saisons d’opéras de France, d’Europe et du monde, avec systématiquement le lien vers les sites des théâtres concernés.
Nous souhaitons à tous nos lecteurs et toutes nos lectrices une saison lyrique 2021/2022 pleine d’émotions et de belles découvertes !