Chœur de chambre Mélisme(s)
Direction Gildas Pungier
Colette Diard : Piano
BanKal Trio
PRELUDE
Johannes Brahms / Gildas Pungier
Feinsliebchen, du sollst mir nicht barfuß gehen (No. 12 from Deutsche Volkslieder, WoO 33)*
TABLEAU 1
Johannes Brahms
He, Zigeuner, greife in die Saiten ein! (No. 1 from Zigeunerlieder, Op.103)*
Haut du formulaireBas du formulaireAm Gesteine rauscht die Flut (Liebesliederwalzer Op. 52, No. 2)*
Traditionnel tzigane : Hola calacaval**
TABLEAU 2
Johannes Brahms
Rote Rosenknospen (Zigeunerlieder Op. 112: No. 4)*
Nachtigall (Deutsche Volkslieder, WoO 33)*
Hochgetürmte Rimaflut (No. 2 from Zigeunerlieder, Op.103)*
Traditionnel tzigane : Usti usti**
TABLEAU 3
Johannes Brahms : Am Donaustrande (Liebesliederwalzer Op. 52, No. 9)*
Traditionnel tzigane : Zold az erdo**
Johannes Brahms : O schöne Nacht (Vier Quartette Op. 92 No. 1)
Traditionnel tzigane : Opa tsupa**
Johannes Brahms : Spätherbst (Vier Quartette Op. 92 No. 2)*
Traditionnel tzigane : Yuliska **
TABLEAU 4
Traditionnel tzigane : Danse des brigands**
Johannes Brahms
Nein, es ist nicht auszukommen (Liebesliederwalzer Op. 52, No. 11)*
Brennessel steht an Weges Rand (Zigeunerlieder Op. 112: No. 5)*
Brauner Bursche führt zum Tanze (Zigeunerlieder, Op. 103, No. 5)*
Horch der Wind (Zigeunerlieder, Op. 103, No. 8)*
Traditionnel tzigane : Padam Kolo Ciobanasul**
TABLEAU 5
Traditionnel tzigane : Gelem gelem*
Johannes Brahms : Der Abend (Drei Quartette Op. 64 No. 2)*
Traditionnel tzigane : Liuba*
Johannes Brahms : Von ewiger Liebe (Vier Gesänge Op. 43 No. 1)
POSTLUDE
Gildas Pungier
Von Zigeunerliebe
*Arr. Gildas Pungier
*Arr. BanKal Trio
Nous avions gardé un excellent souvenir du concert Brahms le Tzigane, donné à l’opéra de Rennes par le chœur de chambre Mélisme(s) et le BanKal Trio en septembre 2022. Nous avions émis le souhait, à l’issue du spectacle, que le concert fasse l’objet d’un enregistrement. C’est maintenant chose faite avec ce CD tout récemment paru chez Ad Vitam records proposant le même programme, avec les mêmes artistes, sous la direction Gildas Pungier.
© D.R.
Rappelons les principes qui ont présidé à l’élaboration du programme : il s’agissait de rendre audibles les possibles inspirations tziganes dans l’œuvre de Johannes Brahms en proposant alternativement certaines pages parmi les plus célèbres du compositeur (des extraits des Deutsche Volkslieder, des Zigeunerlieder, des Liebesliederwalzer…) et des musiques traditionnelles tziganes. Mais la démarche va au-delà d’une simple succession de pages d’esthétiques différentes, tantôt savante, tantôt populaire. Plus que de succession, c’est de fusion entre ces deux esthétiques qu’il s’agit, les pages brahmsiennes étant très souvent introduites, voire accompagnées par la musique tzigane : le BanKal Trio intervient en effet fréquemment pendant les chants brahmsiens, en parfaite complicité avec l’impeccable piano de Colette Diard. C’est finalement à une véritable création que l’on assiste : celle d’une œuvre originale de plus d’une heure de musique, dont les morceaux s’enchaînent en une sorte de fondu-enchaîné, et structurée, à la manière d’un petit opéra, en un prélude, un postlude et cinq tableaux.
Dénaturation ? Démagogie ? Rapprochement artificiel ? Pas du tout : on pouvait craindre que l’esprit de liberté qui irrigue la musique traditionnelle entrerait en contradiction avec le formalisme plus rigide de la musique dite « classique, mais il n’en est rien ! Le mariage des deux langages fonctionne de manière étonnante et le chœur Mélisme(s), à la musicalité comme toujours impeccable, le BanKal Trio, et le piano de Colette Diard dialoguent sous la houlette de Gildas Pungier avec une complicité, une harmonie réjouissantes et vivifiantes. Les frontières tombent entre musique « savante » et musique « populaire » : ne demeure que la jubilation de constater, in fine, que chacun parle la même langue (celle de l’émotion pure et sincère), mais aussi de transmettre le plaisir généré par la musique.
Brahms le Tzigane - Chœur de chambre Mélisme(s) & Bankal Trio
C’est ici que l’on éprouve une (très) légère déception. Manque en effet à cet enregistrement une dimension que seul le spectacle vivant peut apporter : lors du concert de 2022, le partage ne s’opérait pas qu’entre les musiciens, mais s’observait également de manière tangible dans les réactions d’un public en parfaite connivence avec le plateau…
Qu’il nous soit donc permis de formuler un autre un souhait : que ce CD suscite, chez les programmateurs de concerts, l’envie d’inviter ces artistes à interpréter de nouveau ce même programme ! Afin que les mélomanes d’autres régions puissent à leur tour vivre cette belle émotion par le biais de la musique vivante…
Et aussi…