En cette Journée Mondiale de l’Art, Première Loge rend hommage à Benvenuto Cellini (1500-15731), sculpteur, orfèvre et dessinateur florentin qui réalisa entre autres merveilles la célèbre statue de Persée (Florence), ou encore l’extraordinaire salière en or massif destinée à François 1er et exposée au Musée d’Histoire de l’Art de Vienne.
Ses Mémoires (Vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même), qui se lisent comme un roman, inspirèrent Léon de Wailly et Auguste Barbier pour le livret de l’opéra de Berlioz, créé salle Le Peletier le 12 septembre 1838. Dans cette œuvre, Cellini est érigé en symbole de l’artiste en butte à la médiocrité ambiante et à l’hostilité des philistins, incapables d’apprécier son génie à sa juste valeur.
Écoutons Alain Vanzo interpréter l’air de Cellini au second acte de l’œuvre de Berlioz (« Sur les monts les plus sauvages »), dans lequel le sculpteur semble un instant être gagné par le découragement :
ACTE II
N° 15 – Air
CELLINI (rêveur)
Seul pour lutter, seul avec mon courage.
Et Rome me regarde! Rome!… Allons, vents inhumains,
Soufflez, gonflez les flots et vogue dans l’orage
La nef de mes sombres destins!
Quelle vie, quelle vie!
Sur les monts les plus sauvages
Que ne suis-je un simple pasteur,
Conduisant aux pâturages
Tous les jours un troupeau voyageur!
Libre, seul et tranquille,
Sans labeur fatiguant,
Errant loin des bruits de la ville,
Je chanterais gaîment;
Puis le soir dans ma chaumière,
Seul, ayant pour lit la terre,
Comme aux bras d’une mère
Je dormirais content.
Sur les monts les plus sauvages, etc.