Voilà un geste extrêmement fort symboliquement, et qui honore la mezzo Ekaterina Gubanova et la soprano Liudmyla Monastyrska, lesquelles viennent de se produire dans Aida au San Carlo de Naples : à la fin de la représentation, les deux chanteuses, dont la première est russe et la seconde ukrainienne, sont tombées dans les bras l’une de l’autre, sous les acclamations des spectateurs dont beaucoup, spontanément, se sont mis à crier « Pace ! »
Ekaterina Gubanova, à l’instar d’Olga Peretyatko ou de Maxim Mironov, a également publié le message « Stop the war ! » sur les réseaux sociaux.
Si, à notre connaissance, Valery Gergiev, proche de Vladimir Poutine, n’a toujours pas réagi depuis la déclaration de la guerre, la soprano Anna Netrebko a publié sur Facebook le message suivant :
« J’ai pris du temps pour réfléchir parce que je pense que la situation est trop grave pour pouvoir commenter sans vraiment y réfléchir.
Tout d’abord, je suis opposé à cette guerre. Je suis russe et j’aime mon pays mais j’ai beaucoup d’amis en Ukraine et la douleur et la souffrance en ce moment me brisent le cœur. Je veux que cette guerre se termine et que les gens puissent vivre en paix. C’est ce pour quoi j’espère et je prie.
Je veux cependant ajouter une chose : forcer les artistes, ou toute personnalité publique, à exprimer leurs opinions politiques en public et à dénoncer leur patrie n’est pas juste. Cela devrait être un libre choix. Comme beaucoup de mes collègues, je ne fais pas de politique. Je ne suis pas experte en politique. Je suis une artiste et mon but est d’unir les gens au-delà des clivages politiques ».
1 commentaire
Bravo à Gubanova et Monastyrska !! Concernant la déclaration de Madame Netrebko : c’est très bien de réfléchir avant de parler. Mais peut-être, quand on déclare ne pas faire de politique, faut-il également réfléchir avant de poser (combien de fois ?) aux côtés de Poutine, ou devant le drapeau des séparatistes ukrainiens en compagnie du chef des rebelles Oleg Tsarev, ou avant de faire un chèque d’un million de roubles – à l’Opéra de Donetsk. Par ailleurs, concernant Gergiev (c’est à lui sans doute qu’elle fait allusion en disant qu’ « on ne devrait jamais forcer les artistes à exprimer leurs opinions politiques en public »), personne ne l’a jamais contraint à rendre publiques et médiatiser ses accointances avec le dictateur russe me semble-t-il…