Les opéras du monde –
BERLIN : trois opéras dans une capitale
Berlin est surtout connu pour sa Staatsoper, mais la capitale allemande possède en réalité plusieurs opéras, chacun ayant ses particularités !
Outre la Staatsoper, les Berlinois ont le privilège de pouvoir assister à des représentations à l’Opéra Allemand (Deutsche Oper Berlin), et au théâtre Schiller qui est l’opéra-comique de la ville. Petite présentation de ces trois lieux exceptionnels.
La Staatsoper Unter den Linden : le fleuron de la ville
Photo Marek Śliwecki
La Staatsoper Unter den Linden (Opéra national sous les tilleuls) est sans aucun doute l’opéra le plus fameux de Berlin.
Cet opéra est né d’une commande du roi Frédéric II de Prusse à l’architecte Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff. La construction de l’opéra a débuté en 1741, pour ouvrir dès l’année suivante avec une représentation de Cléopâtre et César, de Carl Heinrich Graun.
Dès l’ouverture du théâtre, la musique était interprétée par la Staatskapelle (Orchestre national) que l’on appelait à l’époque Königliche Kapelle (Orchestre Royal).
L’intérieur de la salle après la reconstruction de 1843
Moins d’une année après l’ouverture, un incendie a détruit le bâtiment. Il a été reconstruit très rapidement sur les plans de Carl Ferdinand Langhans, pour arborer un imposant portique corinthien et un style néoclassique.
Au début du XXe siècle, l’opéra a accueilli de nombreux chefs d’orchestre aussi prestigieux que Richard Strauss et Felix Weingartner. Mais malheureusement, l’opéra a été détruit une seconde fois suite à des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale.
L’opéra a ensuite été reconstruit pierre par pierre… Mais cela a pris une dizaine d’années. De plus, Berlin étant désormais particulièrement isolée du reste du monde, la Staatsoper ne parvenait plus à maintenir une activité suffisamment soutenue. Il aura fallu attendre la réunification allemande de 1990, pour que l’opéra redevienne accessible, avec en prime Daniel Barenboïm comme directeur musical de 1992 à 2023.
Avant Barenboïm, de nombreux musiciens prestigieux ont occupé la fonction de directeur musical : Gaspare Spontini (1820-1841) ; Giacomo Meyerbeer (1842-1846) ; Richard Strauss (1899-1913) ; Erich Kleiber (1923-1934) ; Clemens Krauss (1935-1936) ; Herbert von Karajan (1941-1945).
Portrait de Gaspare Spontini (1774-1851), école italienne (XIXe siècle) – Musée des Instruments du Conservatoire de Naples
Richard Strauss en 1910
Pour connaître les programmes et les modalités de réservation de la Staatsoper Unter den Linden, c’est ici !
La Deutsche Oper Berlin : opéra… et ballet !
La mairie de Charlottenbourg (photo : Fridolin freudenfett)
La Deutsche Oper Berlin est l’un des plus grands opéras d’Allemagne avec une capacité de 1 865 places. Il est situé à Charlottenbourg, un quartier particulièrement agréable de la capitale.
Réputé pour la diversité et la qualité de ses productions, cet opéra se spécialise dans les grands classiques du répertoire allemand et international, tout en soutenant d’autres styles musicaux. Si le ballet a aussi sa place à la Staatsoper, la Deutsche Oper est particulièrement réputé pour la danse: ce théâtre est en effet le siège du Ballet de Berlin (Staatsballett Berlin).
Deutsches Opernhaus, 1912
L’opéra a été fondé en 1912 sous le nom de Deutsches Opernhaus, et a inauguré ses activités avec Fidelio de Beethoven. Rebaptisé Städtische Oper en 1925 après l’intégration du quartier de Charlottenbourg à Berlin, il a connu des périodes de gloire, mais aussi de tension, notamment sous le régime nazi. Détruit en 1943 par les bombardements, l’opéra a été reconstruit en 1961. Son inauguration avec Don Giovanni de Mozart était un symbole fort de la résilience culturelle de Berlin-Ouest.
Photo : Andreas Praefcke
Lieu de moments musicaux historiques, il a aussi été le théâtre d’événements tragiques telle la mort de Benno Ohnesorg. Cet étudiant allemand a été tué le 2 juin 1967 d’une balle dans la tête par un policier lors d’une manifestation contre la visite du chah d’Iran à Berlin. Le 21 avril 2001, le chef Giuseppe Sinopoli y mourrait, terrassé par une crise cardiaque en pleine représentation d’ Aïda.
La mort du manifestant, monument du sculpteur Alfred Hrdlicka (photo : Lorem ipsum, Germam Wikipedia)
Bruno Walter photographié par W(enzel) Weis (1858-1930), Vienne.
Depuis 2009, Donald Runnicles est le directeur musical de la Deutsche Oper Berlin. Avant lui, on note, dans la liste des prestigieux directeurs musicaux qui se succédèrent à ce poste, les noms de Bruno Walter (1925–1929), Ferenc Fricsay (1949–1952), Lorin Maazel (1965–1971), Jesús López Cobos (1981–1990), Giuseppe Sinopoli (1990), ou encore Rafael Frühbeck de Burgos (1992–1997).
Pour connaître les programmes et les modalités de réservation de la Deutsche Oper Berlin, c’est ici !
L’Opéra-Comique de Berlin : une institution dédiée à la créativité
La salle et la scène de l’Opéra-Comique de Berlin
L’Opéra-Comique de Berlin (Komische Oper Berlin) est bien entendu spécialisé dans les opéras, opérettes et comédies musicales en langue allemande. Il souhaite offrir une expérience immersive à son public et rendre l’art lyrique plus accessible, en proposant une programmation riche et variée qui mêle chefs-d’œuvre classiques et créations plus modernes.
Construit en 1892 par les architectes Ferdinand Fellner et Hermann Helmer , le bâtiment a d’abord accueilli principalement des opérettes avant de devenir l’un des théâtres de variétés les plus célèbres de Berlin sous le nom de Metropol-Theater. Le bâtiment pouvait alors accueillir environ 800 spectateurs, et possédait des stalles, des balcons, mais aussi des tables et des salles à manger.
Après des périodes de fermeture et des dégradations sous le régime nazi, il a rouvert en 1947 en Allemagne de l’Est sous le nom de Komische Oper. Sa reconstruction en 1966 en a fait un lieu emblématique de la scène culturelle berlinoise.
Il a connu un formidable regain d’activité sous la récente direction de Barrie Kosky (de 2012 à 2022), au cours de laquelle il a acquis une très belle visibilité internationale avec des spectacles tels Die Zauberflöte, Eugène Onéguine, Die Perlen der Cleopatra. Le théâtre est toujours très actif, et il est aujourd’hui capable d’accueillir 1 270 spectateurs.
© Jan Windszus
© Iko Freese / drama-berlin.de
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