CONCERT GRATUIT DONNÉ LE 28 OCTOBRE 2022 DANS LE GRAND AMPHITHÉÂTRE DE LA SORBONNE (47 rue des Écoles, Paris V)
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L'HISTOIRE
L'horreur, l'Art, le Souvenir
Ce qui se passa dans le camp de Terezin, de 1941 à la fin de la guerre, constitue peut-être l’un des épisodes les plus inconcevables de la seconde guerre mondiale. Contraints de se livrer à une sinistre mascarade, les déportés – pour l ’essentiel des Juifs âgés, des artistes ou des intellectuels –, durent contribuer malgré eux à une effroyable mystification : celle du comme si. Comme si l’horreur des camps n’existait pas. Comme si les nazis étaient tout à fait attentionnés envers les Juifs. Comme si à Terezin, ceux-ci pouvaient, grâce à Hitler, couler des jours heureux, en se livrant aux plaisirs des arts, du sport, ou du doux farniente. Soucieux de faire taire les rumeurs faisant état de camps de la mort et posant ainsi le socle de ce qui deviendra, pour hélas de longues années, l’abject négationnisme, les nazis autorisent les visites de la Croix Rouge dans le camp (du moins certaines parties de celui-ci) et tournent même un film : Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet (Theresienstadt. Un documentaire sur la zone de peuplement juif) dans des décors d’opérette, dans lesquels les Juifs sont contraints de simuler une vie heureuse et insouciante. Au total, ce seront pourtant plus de 150 000 personnes qui auront été détenues dans cette « antichambre d’Auschwitz », et des dizaines de milliers qui y mourront.
La présence d’artistes cependant, l’obligation dans laquelle on les mit de pratiquer leur art – à moins que cette pratique n’ait quelquefois eu lieu de leur propre chef, afin de donner un semblant de sens à leur simulacre de vie – fait que, miraculeusement, la barbarie s’est peut-être, très ponctuellement, l’espace de trop brefs instants, tenue à distance dans le camp de Terezin. Ainsi, le musicien Rafael Schächter (1905-1944), compositeur, pianiste et chef d’orchestre, réussit-il ce tour de force de faire travailler, répéter et interpréter le colossal Requiem de Verdi dans des conditions qu’on peut deviner évidemment on ne peut plus difficiles :
pas d’orchestre mais deux pianos, pas de choristes professionnels mais des amateurs qui ont dû apprendre le terrifiant Dies irae ou la difficile fugue finale du Libera me, éprouvants même pour les choristes les plus aguerris, et une heure de musique autorisée seulement contre l’heure 40 que dure l’œuvre de Verdi. Schächter, porté par l’énergie du désespoir, réussira ce tour de force de monter à plusieurs reprises ce chef-d’œuvre de la musique sacrée, malgré l’émotion insoutenable qui dut être celle de condamnés chantant une messe des morts devant leurs propres bourreaux, malgré les choristes qui seront exécutés à l’issue de chaque représentation, et qu’il faudra, de façon tragiquement absurde, de nouveau recruter et former…
Verdi, Requiem : « Dies irae » – Claudio Abbado, Berlin Philharmonic, 2002
Verdi, Requiem : « Libera me » – Leontyne Price, Herbert von Karajan, Scala de Milan, 1967
Symboliquement, l’histoire est trop forte pour qu’on ne s’évertue pas à en perpétuer le souvenir : ce Requiem, inlassablement répété et remonté, apparaît aujourd’hui sinon comme une victoire de l’art et des valeurs humanistes contre la barbarie, du moins comme l’effort indispensable et incessamment renouvelé des justes contre l’extrémisme, l’intolérance et la haine. Le chant épouvanté, torturé, et finalement apaisé du Libera me de Verdi sonne comme un cri de révolte, de terreur et d’incompréhension, mais aussi, dans ses toutes dernières mesures, comme la promesse plus ou moins lointaine d’une sérénité et d’une harmonie retrouvées…
En Sorbonne, le 28 octobre 2022, nous essaierons à notre tour de clamer notre refus de toute forme de haine et de discrimination, et de porter haut les couleurs de la tolérance et de la fraternité. Et nous pourrons pour ce faire compter sur la participation de personnes exceptionnelles, humainement et artistiquement : Pierre-Emmanuel Rousseau lira les pages les plus marquantes de l’œuvre de Josef Bor. La soprano Camille Claverie, la mezzo Marie Gautrot, le ténor Sébastien Droy, la basse Olivier Gourdy chanteront les parties solistes du Requiem, accompagnés du Chœur de Paris. Tous seront accompagnés au piano par Paméla Hurtado et Frédéric Rouillon, et placés sous la direction de Salvatore Caputo, chef des chœurs de l’Opéra de Bordeaux – et qui s’est donné pour mission, dès qu’il le peut, de mettre la musique et son art au service de toutes les nobles causes.
LE LIVRE DE JOSEF BOR : Le Requiem de Terezin
L’aventure de Rafael Schächter et de ses musiciens, c’est d’abord Josef Bor, lui-même ancien déporté interné à Terezin puis à Auschwitz, libéré à la fin de la guerre après avoir vu mourir toute sa famille et tous ses proches, qui s’en est fait le chantre, dans un récit romancé en grande partie autobiographique : Le Requiem de Terezin (1963).
Josef Bondy (1906-1979) alias Josef Bor, était un juriste tchèque. Suite à un attentat perpétré par la résistance tchèque contre le dirigeant nazi Reinhard Heydrich, il est interné dans le camp de concentration de Theresienstadt en juin 1942. Deux ans plus tard, il est transféré au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, où sa mère, sa femme et ses deux enfants seront gazés. Il aura auparavant également vu disparaître sa soeur et toute la famille de celle-ci.
À la libération des camps en avril 1945, Joseph Bor s’installe à Prague où il mourra en 1979.
En 1963, il publie Le Requiem de Terezin, témoignage de ses années passées à Theresienstadt.
Les prisonniers, pour l’essentiel des Juifs de plus de 65 ans – ou des artistes, peintres, musiciens, écrivains, poètes (Robert Desnos mourut à Terezin), musiciens -, savent que ce camp est l’avant-dernière étape avant les chambes à gaz d’Auschwitz. Pourtant, la liberté leur est laissée de pratiquer leurs arts et de vivre un simulacre de vie, ceci afin que les nazis puissent cacher au monde l’horreur des camps de la mort.
C’est dans ces conditions particulièrement atroces qu’une vie culturelle dense s’est mise en oeuvre, véritable acte de résistance contre la barbarie, notamment sous la houlette de Rafael Schächter, pianiste et chef d’orchestre, qui entreprend de faire répéter puis jouer par les prisonniers l’extraordinaire Requiem de Verdi.
C’est une version romancée de cette extraordinaire, terrible et effroyable aventure que Josef Bor, rescapé des camps, donne à lire dans son Requiem de Terezin…
1944. Theresienstadt, en Bohème, à quelque 60 km de Prague.
RAFAEL SCHÄCHTER (1905 - 1944)
Rafael Schächter naît en Roumanie en 1905.
À Brno puis à Prague, il se forme à la musique, notamment au piano et à la direction.
À 32 ans, il fonde son propre orchestre (un orchestre d’ « Opéra de chambre »), mais est vite contraint par les nazis, étant d’origine juive, de réduire ses activités musicales.
Déporté au camp de Terezin à la fin de l’année 1941, il y organise des concerts, soit sous la contrainte, soit pour oublier et faire oublier les conditions terribles de détention et le sort qui attend les prisonniers, Theresienstadt constituant
pour les déportés une ultime étape avant Auschwitz. Les survivants de Terezin estiment que Schächter parvint, par la vie culturelle intense dont il fut l’instigateur dans le camp en général et par la musique en particulier, à donner à leur vie un semblant d’humanité et à maintenir en eux l’espoir et l’envie de survivre.
Schächter parvint à monter plusieurs spectacles, dont des opéras de Mozart (La Flûte enchantée et Les Noces de Figaro), de même qu’une version écourtée du Requiem de Verdi en septembre 1943. Les Nazis déportèrent et gazèrent régulièrement les choristes, Schächter étant contraint à chaque fois de reconstituer un chœur pour pouvoir remonter l’œuvre à la demande de ses bourreaux – ce qu’il parvint à faire jusqu’en juin 1944. L’une des représentations eut lieu à l’occasion d’une visite de la commission du Comité international de la Croix-Rouge, le 23 juin 1944, en présence d’Adolf Eichmann.
À l’automne 1944, Rafael Schächter fut déporté à Auschwitz. Les conditions de sa mort n’ont pas été élucidées : il mourut soit dans une chambre à gaz, soit lors des « marches de la mort », alors que le camp d’Auschwitz était évacué en 1945.
L’épopée tragique de Rafael Schächter est racontée dans un documentaire paru en 2012 : Defiant Requiem, réalisé par Doug Shultz. Plusieurs rescapés du chœur de Schächter, ayant chanté dans le Requiem, prennent la parole dans ce documentaire, dont voici la bande-annonce :
Seule photographie connue d’une exécution du Requiem de Terezin, ici donné, pour la dernière fois, le 23 juin 1944. Rafael Schächter dirige le chœur.
LE REQUIEM DE VERDI ET LA VERSION DITE "DE TEREZIN"
Gioacchino Rossini
À la mort de Rossini (1868), treize compositeurs italiens furent chargés d’écrire un Requiem. À Verdi (qui était d’ailleurs lui-même à l’initiative de ce projet) échut le Libera me, mais la Messa per Rossini ne fut finalement jamais créée (la partition ne fut retrouvée qu’au XXe siècle et jouée en 1970 seulement).
Aussi, lorsque le poète italien Manzoni (1785-1873) meurt à son tour le 1873, Verdi, très affecté (il partageait avec Manzoni les mêmes idéaux humanistes), décide de reprendre son Libera me et de l’inclure dans un Requiem dont il serait le seul auteur.
Pour le premier anniversaire de la mort de Manzoni, le 22 mai 1874, le Requiem de Verdi est créé triomphalement en l’église San Marco de Milan, sous la direction de Verdi lui-même. L’œuvre devient rapidement l’une des plus appréciées du compositeur.
Alessandro Manzoni
Giuseppe Verdi
Le Requiem de Verdi nécessite une centaine d’exécutants : quatre solistes vocaux (soprano, mezzo-soprano, ténor, basse), un double chœur et un orchestre. Son exécution dure environ 1h40.
Une exécution du Requiem de Verdi à la Scala de Milan
© Marco Brescia/Decca
Texte latin de la messe
No 1 Requiem
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem. Exaudi orationem meam; ad te omnis caro veniet. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Kyrie eleison; Christe eleison.
Traduction française
No 1 Requiem
Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. A toi Dieu, il convient de chanter un hymne dans Sion, et qu’on accomplisse un vœu dans Jérusalem. Exauce ma prière, que toute chair vienne à toi. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. Seigneur, ayez pitié. Christ, ayez pitié.
No 2 Dies irae
Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favílla, teste David cum Sibilla. Quantus tremor est futurus, quando judex est venturus, cuncta stricte discussurus !
No 2 Dies irae
Jour de colère, ce jour-là réduira le monde en cendre, David l’atteste, ainsi que la Sibylle. Quelle terreur va venir, quand le juge viendra pour juger tout avec rigueur !
Tuba mirum
Tuba mirum spargens sonum per sepulcra regionum, coget omnes ante thronum. Mors stupebit et Natura, cum resurget creatura, judicanti responsura.
Tuba mirum
La trompette, répandant ses sons parmi les sépulcres des pays, rassemble tous les hommes devant le trône. La Mort sera saisie de stupeur, comme la Nature, quand ressuscitera la créature, pour comparaître devant le juge.
Liber scriptus
Liber scriptus proferetur, in quo totum continetur, unde Mundus judicetur. Judex ergo cum sedebit, quidquid latet apparebit, nihil inultum remanebit.
Liber scriptus
Le livre écrit sera produit, dans lequel tout est enregistré, pour que le Monde soit jugé. Donc quand le juge siègera, tout ce qui est caché apparaîtra, rien ne restera impuni.
Quid sum miser
Quid sum miser tunc dicturus, quem patronum rogaturus, cum vix justus sit securus ?
Rex tremendae
Rex tremendæ majestatis, qui salvandos salvas gratis, salva me, fons pietatis.
Recordare
Recordare Jesu pie, quod sum causa tuæ viæ, ne me perdas illa die. Quærens me sedisti lassus, redemisti crucem passus ; tantus labor non sit cassus. Juste Judex ultionis, donum fac remissionis ante diem rationis.
Ingemisco
Ingemisco tanquam reus, culpa rubet vultus meus ; supplicanti parce, Deus. Qui Mariam absolvisti, et latronem exaudisti ; mihi quoque spem dedisti. Preces meæ non sunt dignæ, sed tu, bonus, fac benigne, ne perenni cremer igne. Inter oves locum præsta, et ab haedis me sequestra, statuens in parte dextra.
Confutatis
Confutatis maledictis, flammis acribus addictis, voca me cum benedictis. Oro supplex et acclinis, cor contrítum quasi cinis, gere curam mei finis.
Quid sum miser
Que dirai-je alors, pauvre de moi, quel protecteur demanderai-je, alors qu’à peine le juste sera en sécurité ?
Rex tremendae
Roi de terrible majesté, toi qui sauves par grâce ceux qui doivent être sauvés, sauve-moi, source de miséricorde.
Recordare
Souviens-toi bon Jésus, que je suis la cause de ta venue ; ne me perds pas en ce jour-là. En me cherchant, tu t’es assis épuisé, tu m’as racheté par le supplice de la croix, que tant de souffrance ne soit pas inutile ; que tant de peine ne soient pas vaine. Juste Juge de la punition, fais-moi don de la rémission avant le jour des comptes.
Ingemisco
Je gémis comme un accusé, la faute rougit mon visage; au suppliant pardonne, Dieu. Toi qui as absous Marie et exaucé le larron ; à moi aussi tu as donné l’espoir. Mes prières ne sont pas dignes, mais toi, si bon, fais par bonté que je ne sois pas brûlé par le feu éternel. Parmi les brebis offre-moi une place ; et sépare-moi des boucs en me plaçant à ta droite.
Confutatis
Les maudits étant confondus, aux flammes cruelles assignés, appelle-moi avec les bénis. Je prie suppliant et incliné, le cœur contrit comme de la cendre, prends soin de ma fin.
Lacrymosa
Lacrimosa dies illa, qua resurget ex favílla judicandus homo reus. Huic ergo parce Deus, pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen
Lacrymosa
Jour de larmes que ce jour-là, où ressuscitera de la cendre pour être jugé l’homme accusé. À celui-ci donc, pardonne, ô Dieu, bon Jésus Seigneur, donne-leur le repos. Amen.
No 3 Offertorio
Domine, Jesu Christe, Rex gloriæ, libera animas omnium fidelium defunctorum de poenis inferni et de profundo lacu. Libera eas de ore leonis, ne absorbeat eas tartarus, ne cadant in obscurum; sed signifer sanctus Michael repræsentet eas in lucem sanctam, quam olim Abrahæ promisisti et semini ejus. Hostias et preces tibi, Domine, laudis offerimus; tu suscipe pro animabus illis, quarum hodie memoriam facimus. Fac eas, Domine, de morte transire ad vitam. quam olim Abrahæ promisisti et semini ejus.
No 3 Offertorio
Seigneur, Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles défunts des peines de l’enfer et de l’abîme sans fond. Délivre-les de la gueule du lion, afin que le gouffre ne les engloutisse pas et qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres ; mais que le porte-étendard Saint-Michel les introduise dans la sainte lumière, que tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité. Nous t’offrons, Seigneur, les sacrifices et les prières de notre louange ; toi reçois-les pour ces âmes dont aujourd’hui nous faisons mémoire. Fais-les, Seigneur, passer de la mort à la vie que tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité.
No 4 Sanctus
Sanctus Dominus Deus Sabaoth, pleni sunt coeli et terra gloria tua. Hosanna in excelsis ! Benedictus, qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis !
No 4 Sanctus
Saint le Seigneur Dieu Tout-Puissant, le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux !
No 5 Agnus Dei
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem, Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem sempiternam.
No 5 Agnus Dei
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne- leur le repos. Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne- leur le repos éternel.
No 6 Lux aeterna
Lux æterna luceat eis, Domine, cum sanctis tuis in æternum, quia pius es. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
No 6 Lux aeterna
Que la lumière éternelle brille sur eux, Seigneur, au milieu de tes saints pour l’éternité, car tu es bienveillant. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux.
No 7 Libera me
Libera me, Domine, de morte æterna, in die illa tremenda, quando coeli movendi sunt et terra. Dum veneris judicare sæculum per ignem. Tremens factus sum ego et timeo, dum discussio venerit atque ventura ira. Dies irae, dies illa, calamitatis et miseriæ, dies magna et amara valde. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
No 7 Libera me
Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable, où les cieux seront ébranlés, ainsi que la terre. Quand tu viendras juger le monde par le feu. Voici que je tremble et que j’ai peur, alors que le jugement s’approche, et la colère à venir. Ce jour-là sera jour de colère, de calamité et de misère, jour mémorable et très douloureux. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle brille sur eux.
NB : Dans le concert donné en Sorbonne, seuls les passages notés en bleu sont chantés.
Pages du Requiem de Verdi interprétées lors du concert du 28 octobre 2022 :
Dies irae – Caudio Abbado
Berliner Philharmoniker, Swedish Radio Chorus Claudio Abbado
Liber scriptus – Anita Rachvelishvili
Orchestre et choeur de la Bayerischen Rundfunks, dir. Riccardo Muti
Lacrymosa – Anja Harteros, Elina Garanca, Jonas Kaufmann, René Pape. Orchestre et choeurs de la Scala, Daniel Barenboim
Agnus Dei – Leontyne Price, Fiorenza Cossotto
Orchestre et choeurs de la Scala, H. von Karajan
Libera me – Angela Gheorghiu
Berliner Philharmoniker, Swedish Radio Chorus, Claudio Abbado
PROPOSITION DE PISTES PÉDAGOGIQUES A PARTIR DU REQUIEM DE TEREZIN DE JOSEF BOR
Parce que seule l’éducation permet de lutter efficacement et durablement contre la haine, le racisme et l’antisémitisme, parce que l’art et la musique restent le meilleur moyen de rapprocher les hommes entre eux par-delà leurs différences, leurs convictions ou leurs croyances, Première Loge propose à ses lecteurs enseignants quelques pistes permettant de travailler l’épisode tragique du Requiem de Verdi donné par Rafael Schächter dans le camp de Terezin, en classes de lycée – ou de 3e, moyennant quelques adaptations et simplifications.
Édition de référence : Josef Bor, Le Requiem de Terezin, Livre de Poche, 2005
LITTÉRATURE (LECTURE/ÉCRITURE) ; ouvertures interdisciplinaires
→ Les notions de tragique et d’absurde
un tragique qui, dans sa forme et le sentiment d’ « oppression » qu’il suscite, est très proche finalement du tragique « classique » : une action/un seul enjeu ; un seul lieu, fermé ; la pression du temps qui passe, de la mission devant être accomplie dans ce laps de temps, l’issue du récit, nécessairement fatale.
– Caractère ambigu du dénouement : d’une part, la représentation a lieu et est un succès ; d’autre part, tous les artistes sont déportés à Auschwitz. En quoi peut-on dire que la mission que s’était imposée Schächter est un succès ? Un échec ? Peut-on dire finalement que l’art a triomphé de la barbarie ? Distinguer le dénouement tragique des événements, de la portée plus vaste, plus générale, du geste accompli par Schächter et les autres détenus : leur création artistique, leur action a survécu, et s’est en quelque sorte pérennisée puisqu’on lit aujourd’hui Le Requiem de Terezin, puisqu’on joue encore le Requiem de Verdi dans les conditions qui furent celles de son exécution en 1944, puisque l’action de ces musiciens déportés suscite toujours des débats : rappel sur le nécessaire devoir de mémoire.
– Travailler la notion d’engagement en art : peut-on dire que Le Requiem de Terezin est un roman engagé ? (établir un parallèle avec d’autres œuvres ayant été écrites pendant la guerre ou dans l’immédiate après-guerre).
– Évoquer le dénouement (dernier paragraphe du roman) dont la brièveté et le caractère allusif accentuent le caractère tragique.
un absurde, précisément, tragique (caractère vain des répétitions et de tout le travail accompli par les artistes ; rappel de la commande passée à Schächter par les nazis de préparer un second concert juste après l’exécution des musiciens ayant participé au premier spectacle), guère éloigné de celui des dramaturges de l’après-guerre (« théâtre de l’absurde »), dont les œuvres témoignent d’une perte de repères, d’une perte de confiance en l’homme, de la vaine quête d’un sens qui se dérobe.
→ La notion de point de vue
Le roman est écrit à la troisième personne : donner la parole aux acteurs du drame et d’essayer de rendre compte de leurs possibles sentiments et états d’âme (phases de doute, d’enthousiasme, de découragement, d’indignation, de révolte,…)
– Rédaction du journal intime de Schächter, ou de celui d’un ou d’une choriste.
– Possibilité de réécrire l’épisode de « Chérubin » à la première personne, en donnant la parole au jeune homme lui-même.
Ouverture aux contextes historique, artistiques, culturel
Recherches personnelles effectuées par les élèves (exposés, comptes rendus,…) :
– Lire / faire lire des extraits de La musique à Terezin de Joza Karas (Gallimard, 1993).
Quelles œuvres y furent créées / représentées ? Dans quelles conditions ?
Recherches à effectuer notamment sur Brundibár, musique de Hans Krása, texte de Adolf Hoffmeister, opéra écrit pour et créé par les enfants déportés du camp de concentration de Theresienstadt.
– Le camp de Terezin : qui y était interné ? Pourquoi dit-on qu’il s’agissait de la « vitrine du nazisme » ? Recherches sur le film Theresienstadt. Un documentaire sur la zone de peuplement juif (également parfois nommé : Le Führer offre une ville aux Juifs), film de propagande dont certains extraits sont accessibles sur le net.
1er septembre 1944 – Un match de foot dans le film de propagande nazie
– Lectures cursives complémentaires : Silbermann de Jacques de Lacretelle (Folio), L’Ami retrouvé de Fred Uhlman (Folio)
– Études de films :
- L’Ami retrouvé (Jerry Schatzberg 1989 ; parallèle avec le roman de Fred Uhlman)
Zéro de conduite
Académie de Poitiers La Vie est belle (Roberto Begnini, 1997 ; parallèle avec Le Requiem de Terezin : le rire / la musique comme moyens de tenir à distance la barbarie)
cinéma parlant.comLe Pianiste (Roman Polanski, 2002)
grignoux.be
csem.be
– Verdi
Recherches sur ce compositeur, ses œuvres mais aussi son engagement politique et humaniste (établir un parallèle avec, en France, la figure de Victor Hugo). Recherches sur le Requiem de Verdi : en quelles circonstances fut-il composé / créé ? (D’abord à la mémoire de Rossini, puis à celle du grand poète italien Manzoni).
– Verdi et le Romantisme
Repérer les opéras inspirés au musicien italien par des œuvres françaises, notamment romantiques : Hernani (Hugo) pour Ernani ; Le Roi s’amuse (Hugo) pour Rigoletto, La Dame aux camélias (Dumas) pour La Traviata.
Caractéristiques de l’esthétique romantique présentes musicalement chez Hugo : lyrisme, passions, émotion (écoute du Libera me, cri profondément humain plus encore que prière) goût pour les forts contrastes (comparer la violence exacerbée du Dies Irae et le dépouillement de l’Agnus Dei).
ÉDUCATION CIVIQUE ET MORALE
– Lecture de la seconde section du livre : p. 16 à 23, et en particulier du dernier paragraphe. Rappels sur les religions juive et chrétiennes, sur la différence entre christianisme et catholicisme, sur l’athéisme, l’agnosticisme, la différence entre ces deux dernières notions, la notion de laïcité.
– Qu’est-ce qu’une messe de requiem ? Lecture et explicitation du texte de cette messe. En quoi chanter de telles paroles, peu de temps avant sa propre mort, devant ses propres bourreaux, constitue-t-il un acte symbolique particulièrement fort ?
Traduction du texte de la messe de Requiem :
Requiem
Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. A Toi Dieu, il convient de chanter un hymne dans Sion, et qu’on accomplisse un vœu dans Jérusalem. Exauce ma prière, que toute chair vienne à Toi. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. Seigneur, ayez pitié. Christ, ayez pitié.
Dies Irae
Jour de colère, ce jour-là réduira le monde en cendre, David l’atteste, ainsi que la Sibylle. Quelle terreur va venir, quand le juge viendra pour juger tout sévèrement !
Tuba mirum
La trompette, répandant ses sons parmi les sépulcres des pays, rassemble tous les hommes devant le trône. La Mort sera saisie de stupeur, comme la Nature, quand ressuscitera la créature, pour comparaître devant le juge.
Liber scriptus
Le livre écrit sera produit, dans lequel tout est enregistré, pour que le Monde soit jugé. Donc quand le juge siègera, tout ce qui est caché apparaîtra, rien ne restera impuni.
Quid sum miser
Que dirai-je alors, pauvre de moi, quel protecteur demanderai-je, alors que le juste sera lui-même à peine en sécurité ?
Rex tremendae
Ô Roi de majesté redoutable, qui ne sauvez les élus que par la grâce, sauvez-moi, source d’amour.
Recordare
Souviens-Toi, doux Jésus, que je suis la cause de Ta venue sur terre ; ne me laisse pas aller à ma perte ce jour. En me cherchant, Tu t’es assis épuisé ; Tu m’as racheté par le supplice de la croix ; que tant de souffrance ne soit pas inutile. Juste Juge de la punition, fais-moi don du pardon avant le jour du compte (à rendre).
Ingemisco
Je gémis comme un accusé, la faute rougit mon visage; au suppliant pardonne, Dieu. Toi qui as absous Marie, et exaucé le larron; à moi aussi Tu as donné l’espoir. Mes prières ne sont pas dignes, mais Toi, si bon, fais par bonté que je ne sois pas brûlé par le feu éternel. Parmi les brebis offre-moi une place ; et sépare-moi des boucs en me plaçant à Ta droite.
Confutatis
Les maudits étant confondus, aux flammes cruelles assignés, appelle-moi avec les bénis. Je prie suppliant et incliné, le cœur contrit comme de la cendre, prends soin de ma fin.
Lacrymosa
Jour de larmes que ce jour-là, où ressuscitera de la cendre pour être jugé l’homme accusé. À celui-ci donc, pardonne, ô Dieu, bon Jésus Seigneur, donne-leur le repos. Amen.
Offertorio
Seigneur, Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles défunts des peines de l’enfer et de l’abîme sans fond. Délivre-les de la gueule du lion, afin que le gouffre ne les engloutisse pas et qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres; mais que le porte-étendard Saint-Michel les introduise dans la sainte lumière, que Tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité. Nous T’offrons, Seigneur, les sacrifices et les prières de notre louange ; Toi, reçois-les pour ces âmes dont aujourd’hui nous faisons mémoire. Fais-les, Seigneur, passer de la mort à la vie que Tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité.
Sanctus
Saint le Seigneur Dieu Tout-Puissant, le ciel et la terre sont remplis de Ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux !
Agnus dei
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos. Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos éternel.
Lux aeterna
Que la lumière éternelle brille sur eux, Seigneur, au milieu de Tes saints pour l’éternité, car Tu es bienveillant. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux.
Libera me
Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable, où les cieux seront ébranlés, ainsi que la terre. Quand Tu viendras juger le monde par le feu. Voici que je tremble et que j’ai peur, alors que le jugement s’approche, et la colère à venir. Ce jour-là sera jour de colère, de calamité et de misère, jour mémorable et très douloureux. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle brille sur eux.
– Pour les pages du Requiem interprétées lors du concert de la Sorbonne (Dies Irae, Liber scriptus, Lacrymosa, Agnus Dei, Libera me) :
1. Faire caractériser la teneur des paroles (sentiments, émotions véhiculés).
2. Faire caractériser la musique qui pourrait accompagner ces paroles.
3. Faire écouter chaque morceau (au moins en partie) ; faire correspondre un morceau musical à une des parties du texte, en justifiant à chaque fois le choix opéré.
– Quel message est véhiculé par le fait que cette messe catholique ait pu être interprétée à Terezin par des Juifs, mais peut-être aussi par des chrétiens ou des athées ?
ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES, CULTURELS ET UNIVERSITAIRES
GRAND AMPHITHÉÂTRE DE LA SORBONNE : CONCERT GRATUIT DU 28 OCTOBRE (20h)
CONFERENCE : TEREZIN, AU DELA DES FAUX SEMBLANTS / conférence en images sur l'histoire du camp-ghetto
Mémorial de la Shoah, 20 octobre, 18h30. pour vous inscrire, cliquez ici !
À L'INSPE DE PARIS
Une formation pluridisiciplinaire et inter-cycles « Art et humanisme » proposée dans le cadre du master MEEF par Stéphane Lelièvre.
LES ARTISTES DU CONCERT
Le chef
Salvatore Caputo est le Chef de chœur de l’Opéra National de Bordeaux, directeur artistique du Festival Eufonia de Bordeaux et chef de chœur invité du Centre National pour les arts de Beijing.
Au cours de sa carrière, il a dirigé les choeurs du Théâtre Colón de Buenos Aires, du San Carlo de Naples, du Théâtre municipal de Santiago du Chili, et s’est produit notamment à l’Opéra de San Francisco, au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, à l’Opéra de Hong-Kong, à la Philharmonie de Paris…
Il a collaboré avec les plus grands chefs d’orchestre : Abbado, Bonynge, Daniel, Mehta, Minkowski, Muti, Oren, Ozawa, Prêtre, Tate…
Il tient à se produire très régulièrement avec le Chœur de l’Opéra National de Bordeaux dans des événements caritatifs. Salvatore Caputo a été distingué en 2005 comme directeur du meilleur chœur d’Argentine et il a reçu l’étoile d’argent du Bien et du Mérite en 2016.
Les chanteurs
Camille Claverie (soprano) débute le chant au CNR de Toulouse, puis à la Schola Cantorum, à Paris, où elle obtient un master de musique dans la classe de Jacqueline Bonnardot et suit les masterclasses de Christiane Eda-Pierre. De 2005 à 2007, elle étudie à la Julliard School de New-York. Musicienne et interprète éclectique, Camille Claverie participe au disque Ensemble de Olivier Alary (label Fatcat), unanimement salué par la critique. Elle se produit à New-York avec le saxophoniste Daniel Carter, compose la musique et joue à Broadway et à Columbia University No drama here tonight de Marike Splint. En 2009, elle interprète le rôle principal de Mme Arpel dans la création du spectacle Mon petit Gérard de
Louise Wallon – Compagnie Deschamps-Makeieff. En 2014, le Maestro Marco Zambelli l’invite à une série de concerts autour du Bel Canto à Gênes en Italie. Auprès de lui, elle a chanté le rôle éponyme de Suor Angelica, la Contessa dans Le nozze di Figaro ainsi que Leonora dans La Forza del destino, Cio-Cio-San dans Madama Butterfly. Camille Claverie est également diplômée de l’école Dance New Amsterdam de New York.
Après des études de lettres à l’Université de Rouen puis d’Histoire de l’Art à l’École du Louvre, Marie Gautrot (mezzo-soprano) intègre le Conservatoire National Supérieur de Paris.
On a pu l’entendre dans des rôles tels que Djamileh au Théâtre de Compiègne, L’Opinion Publique (Orphée aux Enfers) au Festival d’Aix-en-Provence, Marguerite (La Damnation de Faust) au Théâtre du Châtelet et à l’Opéra de Rouen, Dorabella (Così fan tutte) à l’Opéra de Toulon, Amneris (Aïda), Nicklausse (Les Contes d’Hoffmann) à Grenoble, Maddalena (Rigoletto) à l’Opéra de Limoges, La Voix de la Mère (Les Contes d’Hoffmann) à Tokyo et à l’Opéra de Lyon. Elle est Clairon (Capriccio) à l’Opéra de Metz, Orlovsky (La Chauve-souris) à l’Opéra de Marseille, Azucena (Le Trouvère) au Festival de Linières, Giovanna (Rigoletto) et Emilia
(Otello) à l’Opéra National de Paris. Au concert, elle se produit dans des œuvres telles que La Passion selon Saint Matthieu de Bach, les Kindertotenlieder et Le Chant de la Terre de Mahler, Les Nuits d’été de Berlioz, Le Poème de l’Amour et de la Mer de Chausson, les Madrigaux de Monteverdi (enregistrement avec Les Arts Florissants).
On peut pourra l’entendre la saison prochaine notamment dans un récital Massenet à Venise, Fenena (Nabucco) à l’Opéra de Marseille, La Nonne Sanglante (rôle-titre) à l’opéra de Saint Etienne, Catarina (Fausto) au Théâtre des Champs Elysées ou Dalila (Samson et Dalila) à l’Opéra d’Avignon.
Sébastien Droy (ténor) a étudié la musicologie en Sorbonne. Il intègre ensuite le Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe de Mireille Alcantara, et obtient son Premier Prix en 2003. Mozartien réputé, Sébastien Droy compte à son répertoire les rôles d’Arbace et Idamante dans Idomeneo, Ottavio dans Don Giovanni, Ferrando dans Cosí fan Tutte, Belmonte dans Die Entführung aus dem Serail et Tamino dans Die Zauberflöte. Mais sa galerie de rôles comprend également des opéras baroques (Les Boréades de Rameau, Vénus et Adonis de Desmarest) et certaines œuvres de Gluck (Iphigénie en Tauride, Armide). Il remporte de grands succès dans les répertoire français (Pâris dans La Belle Hélène, Fritz dans
La Grande Duchesse de Gerolstein, Franz dans Les Fées du Rhin, Bénédict dans Béatrice et Bénédicte, Le Chevalier de la Force dans Dialogues des Carmélites ) mais aussi italien. Il a déjà ainsi interprété le Comte Almaviva dans Il Barbiere di Siviglia, Alfredo dans La Traviata, ou encore Ernesto dans Don Pasquale.
Lors de la saison 2022-2023, il chantera Don José dans La Tragédie de Carmen en tournée en France, Ecclitico dans Il Mondo della Luna à Metz, Don Gasparo dans La Favorite à Bordeaux où il interprétera également L’Aumônier dans Dialogues des Carmélites.
Le baryton-basse Olivier Gourdy commence la musique dès son plus jeune âge par la contrebasse et le piano. Parallèlement à des études de commerce, il se découvre une passion pour le chant et intègre en 2016 au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Olivier y poursuit actuellement sa formation auprès d’Elène Goglevit, Anne Le Bozec et Frédéric Gindraux.
C’est au sein de l’atelier lyrique Opera Fuoco, qu’il rejoint en 2017 qu’Olivier fait ses premières armes dans l’Opéra. Il y a chanté dans de nombreuses productions, sous la baguette de David Stern.
On a ainsi pu l’entendre la saison dernière au festival de la Grange aux Pianos dans le rôle de Figaro, dans les Noces de Figaro de Mozart. Il a également chanté le rôle d’Elviro dans Serse de Händel au festival de Pékin, ou encore Sam dans Stumme Serenade de Korngold, le Maestro (Prima la Musica de Salieri), Astradamors dans Le grand Macabre de Ligeti à la Philharmonie de Paris et Sarastro de La Flûte Enchantée aux Escales Lyriques.
L’été dernier, il était Boris, dans l’opéra Boris Godunow de Mattheson au festival de musique ancienne d’Innsbrück. Il a participé à la création contemporaine de l’opéra Moving Still de Martha Gentillucci à la Biennale de Venise. On pourra le retrouver prochainement dans l’Orphée et Eurydice de Othman Louati à l’opéra de Compiègne, aux Bouffes du Nord et à l’Athénée.
Les pianistes
Paméla Hurtado pianiste soliste, chambriste et pédagogue grandit à Maisons-Alfort dans une famille multi-culturelle d’un père espagnol et d’une mère germano-italienne. Elle s’affirme comme une « artiste de caractère au son lyrique et virtuose » (concerto.net), ouverte sur le monde, et apparaît dans plusieurs émissions :
la chaine japonaise NHK, France Musique, Radio Classique, invitée de Vincent Josse à France Inter, France 3,…. La jeune pianiste est lauréate de plusieurs prix : Fulbright, Zaleski, 3e Prix du Concours International de San Sebastian en Espagne, le Concours «International Piano Competition» de Sante Fe aux États-Unis ce qui la lance dans une carrière de concertiste. Elle étudie avec Réna Shereshevskaya à l’école Normale Alfred Cortot, obtient son prix du CNSM de Lyon dans la classe de Géry Moutier et Hugues Leclerc, puis s’envole pour les États-unis pour se perfectionner auprès de Joachin Achucarro à l’Université SMU de Dallas et obtenir un Artist certificate. Si les concertos de Tchaikovsky, Beethoven, et Grieg font partie de son répertoire de prédilection c’est dans la musique de chambre qu’elle s’investit pleinement. Elle apparaît aux côtés de Pieter Wispelwey, Laurent Korcia, Vinciane Béranger, Pierre Cordier, Sandrine Eyglier, Lana Trotovsek, mais aussi aux côtés du violoncelliste Sebastien Hurtaud : ils défendent ensemble avec passion le répertoire pour violoncelle et piano, et ont enregistré l’intégrale des Sonates d’Hindemith pour violoncelle et piano chez le label Naxos. Ils se produisent sur scène en France comme à l’étranger. Enracinée dans les valeurs humanistes de la transmission, elle enseigne le piano et la musique de chambre au Conservatoire du Val d’Yerres et donne des MasterClass aux Académies de Flaine, Musicalta, et Nancyphonies. Désireuse de proposer au public des expériences singulières et de démocratiser la musique classique, Paméla a été nommé co-directrice du Festival Ondes Classiques de La Rochelle basé en Charentes-Maritime.
Diplômé du CNSM de Paris, Frédéric Rouillon commence sa carrière comme pianiste-chef de chant dans des maisons prestigieuses telles que le Théâtre du Châtelet, Le Théâtre des Champs-Elysées, le Theater An Der Wien, le Frankfurter Oper, L’Opéra National de Vladivostok… Il y collabore avec de nombreux metteurs en scène (Kasper Holten, Claus Guth, Robert Carsen, Peter Mussbach, Yannis Kokkos) et chefs célèbres
(Kent Nagano, Kazushi Ono, Alain Altinoglu, Laurence Equilbey, Friedmann Layer, François-Xavier Roth…). Son parcours l’a par ailleurs conduit à travailler avec de nombreux chanteurs de réputation internationale, tels Vivica Genaux, Mireille Delunsch, Mady Mesplé, Angelika Kirschlager, June Anderson, Julia Migenes, Neil Shicoff, Christian Gerhaher, Sir Willard White, et même Sting et Elvis Costello !
En tant que chef, Frédéric Rouillon a dirigé L’Orchestre Régional de Normandie, l’Orchestre de l’Opéra de Reims, le chœur Accentus. Il a fait ses débuts en 2018 au Royal Opera House de Mascat (Oman) avec un programme Ravel et Prokofiev, et a dirigé Il Trovatore de Verdi en juillet 2019 au Festival de Linières. En 2020, Il a fait partie de l’équipe internationale de chefs de chants au nouvel Mascarade Opera Studio de Florence
Le récitant
Après quatre premiers prix du CNR de Rouen et une importante formation universitaire, Pierre-Emmanuel Rousseau collabore rapidement avec divers metteurs en scène : Jean-Claude Auvray, John Dew, Stéphane Braunschweig, Jérôme Deschamps et Macha Makeieff…
En 2010, il signe la mise en scène et les costumes de L’Amant jaloux de Grétry (Opéra Royal de Versailles, Opéra-Comique), spectacle unanimement salué par la critique et le public.
Ce spectacle a fait l’objet d’un DVD. Parmi ses mises en scène, celles de Gianni Schicchi (Black Water Valley Opera Festival), du Pays du sourire (Opéra de Tours), du Barbier de Séville (Opéra du Rhin), du Comte Ory (Opéra de Rouen), de La Clémence de Titus (Opéra de Rennes), de Hänsel et Gretel (Opéra du Rhin) ont remporté un très grand succès critique et public.
Pïerre-Emmanuel Rousseau a également participé à la création scénique française des Fées du Rhin d’Offenbach (Theater Orchester Biel-Solothurn / Opéra de Tours).
Il a travaillé avec des artistes tels que Sumi Jo, Karita Mattila, Véronique Gens, Frédéric Antoun, Olga Peretyatko ou Patricia Petitbon, et de nombreux chefs prestigieux : John Eliott Gardiner, William Christie, François-Xavier Roth, Jérémie Rhorer, Christophe Rousset ou Leonardo Garcia Alarcon.
Il met actuellement en scène le Tancredi de Rossini au Theater Orchester Biel-Solothurn.
Le chœur
Réunis depuis 2015 autour du chef d’orchestre, pianiste et chef de chœur Till Aly, les membres du Chœur de Paris cinquante choristes, amateurs confirmés, font preuve d’une expérience avérée du chant classique choral. Porté par un grand enthousiasme et par une véritable passion, le Chœur de Paris travaille dans un esprit de convivialité, avec un objectif constant de rigueur et d’excellence. Ainsi, son répertoire, de la renaissance à nos jours, inscrit les plus belles pages de la création musicale : La Messe en si, La Passion selon Saint Jean, La Passion Selon Saint Matthieu de Bach, le Requiem de Verdi, le Requiem de Brahms, le Te Deum de Berlioz,… ne sont que quelques exemples de récents concerts. À côté de ces œuvres célèbres, le Chœur aspire à mettre également en avant des compositions rarement à l’affiche et exhume parfois des œuvres injustement tombées dans l’oubli. À titre d’exemple : la Missa Omnium Sanctorum et Miserere de Zelenka, les Motets de Rameau, le Magnificat de Monteverdi qui est très rarement chanté en chœur ; ce dernier d’ailleurs a fait l’objet d’un enregistrement CD.
Le Chœur est souvent invité à se produire aussi bien à Paris qu’en Province et participe à de nombreux événements culturels : en 2021, Le Chœur a été choisi pour se produire sur les planches du Théâtre du Châelet dans La Passion selon Saint Jean.
Les concerts du Chœur de Paris s’inscrivent dans une démarche d’ouverture et se veulent accessibles à un large public, jeune ou moins jeune, néophyte ou connaisseur. Ouvrir l’accès à la culture fait partie de ses priorités.