Près de 50 opéras proposés à Munich en 2020/2021 !
Quantitativement, on est pris de vertige : presque 50 opéras différents seront proposés la saison prochaine à la Bayerische Staatsoper de Münich (46 exactement), dont 8 nouvelles productions, comportant deux créations mondiales ! À titre de comparaison, c’est plus de deux fois plus que ce que l’Opéra de Paris propose cette année !
Qualitativement, la Bayerische Oper n’est pas en reste…
Certains chanteurs prendront résidence à Munich l’an prochain : on retrouvera ainsi Ermonela Jaho dans La Bohème (Benjamin Bernheim sera son Rodolphe), Dialogues des carmélites et Suor Angelica ; Pavol Breslik chantera dans L’Enlèvement au sérail, L’Elixir d’amour, Salomé et Macbeth ; Anja Kampe sera là pour La Femme sans ombre, Le Vaisseau fantôme, Parsifal et Wozzeck ; Simon Keenlyside incarnera Macbeth, Rigoletto, Wozzeck et Amfortas ; Klaus Florian Vogt interviendra dans La Femme sans ombre, Fidelio et Tannhäuser.
Ermonela Jaho © Fadil Berisho/OnP
Benjamin Bernheim
Pavol Berslik © OnP
Klaus Florian Vogt © Harald Hoffmann
La présence de certains maris sera également remarquée : Yusi Eyvazov accompagnera Madame (Anna Netrebko) invitée à chanter Turandot et Tosca, et Roberto Alagna sera également aux côtés de sa moitié (Aleksandra Kursak) pour Madame Butterfly.
Sondra Radvanovsky
Autres grands noms attirant l’attention : Sondra Radvanovsky, qui sera Amelia du Bal masqué aux côtés de Joseph Calleja (deux voix particulièrement bien assorties, comme en témoigna leur récente Norma au Metropolitan Opera), lequel chentera également le Duc dans Rigoletto. Roberto Tagliavini chantera Colline ; Jamie Barton Mère Marie ; Aida Garifullina Adina ; Tareq Nazmi Don Fernando dans Fidelio ; Bryn Terfel le Hollandais et Scarpia ; Diana Damrau Amelia des Masnadieri (aux côtés de l’excellent Charles Castronovo) ; Nina Stemme Judith (Le Château de Barbe-Bleue) ; Saimir Pirgu Macduff ; Sonya Yoncheva Manon Lescaut et Tosca ; Ludovic Tézier le Comte des Noces ; Gregory Kunde Otello (Verdi) ; John Osborn Henri (Les Vêpres siciliennes) ; Christian Gerhaher Wolfram (Tannhäuser).
© Julian Hargreaves/Sony Classical
LE grand événement de la saison (et de presque toutes les saisons lyriques 2020-2021 confondues !) sera néanmoins le Tristan et Isolde de Jonas Kaufmann et Anja Harteros, mis en scène par Krzysztof Warlikowski et dirigé par Kirill Petrenko. Le spectacle sera programmé dans le cadre du festival d’Opéra de Munich (juin/juillet 2021).
© D.R.
Côté mises en scène, c’est un peu moins palpitant : on retrouve les habitués de Munich, qu’on n’ose plus qualifier d’iconoclastes ni même de novateurs tant leurs productions inondent les scènes d’Europe et d’ailleurs : Dmitri Tcherniakov pour un nouveau Freischütz (avec Anna Prohaska et Pavel Černoch) et Dialogues des Carmélites, Barrie Kosky pour un nouveau Chevalier à la rose, Christoph Marthaler pour un nouveau Lear (avec Christian Gerhaher et Angela Denoke), Krzysztof Warlikowski pour le nouveau Tristan mais aussi La Femme sans ombre et Salomé, Roberto Castellucci (Tannhäuser), Robert Carsen (Ariane à Naxos), Calixto Bieito (Fidelio), Christof Loy (Les Noces de Figaro).
Dmitri Tcherniakov
© Doris-Spickermann-Klaas
Robert Carsen
© DR
Roberto Castellucci
© Luca Del Pia
Christoph Marthaler
© OnP
Espérons que, même pressurés depuis des années par tant de théâtres, ces metteurs en scène parviennent à renouveler leur langage et la vision des œuvres qu’ils abordent…