© Lino Bennardo
Une tradition musicale namuroise, il y en avait une, portée notamment par le CAV&MA (Centre d’art vocal et de Musique ancienne) et son chef Jean-Marie Marchal, et l’excellent Chœur de Chambre de Namur. Ce qui manquait à la ville, c’est une salle capable d’offrir un écrin aux concerts proposés par ces institutions ou les partenaires invités. C’est maintenant chose faite avec le Grand Manège/Namur Concert Hall, qui,
plus qu’une simple salle de concert, est une véritable infrastructure culturelle, abritant tout à la fois le CAV&MA (avec le Chœur de Chambre de Namur, les Agrémens et le Millenium Orchestra) et le Conservatoire Balthasar-Florence.
© Lino Bennardo
Le projet a bénéficié d’un soutien sans faille de la municipalité, et s’inscrit notamment dans le cadre de la réhabilitation de l’ancien quartier des casernes : cette infrastructure prend effectivement place dans ce qui fut jadis le manège équestre des pompiers, et les concepteurs de la nouvelle salle ont tenu à garder trace de l’ancien bâtiment, en mêlant les nouveaux matériaux (le béton, le verre…) aux anciens (la brique), notamment en conservant l’ancien mur d’enceinte extérieur.
© Lino Bennardo
La salle de concert en elle-même, le Namur Concert Hall, peut accueillir 800 spectateurs, et bénéficie d’une acoustique dont tous les artistes qui ont déjà eu l’occasion de se produire en ces murs s’accordent à vanter l’excellence. Ce qui la rend particulièrement précieuse, c’est l’aspect modulable de sa configuration, qui permet de modifier le rendu sonore en fonction des souhaits des artistes, ou des types de musiques exécutées : chant, musique de chambre, musique symphonique, opéra,…
© Gabriel Balaguera
Et les efforts, la ténacité des concepteurs du projet a été bien récompensée : même si le Grand Manège a été inauguré (le 3 septembre 2021) en une période compliquée pour le monde du spectacle vivant qui peine toujours un tant soit peu à faire revenir le public dans les salles, les premiers spectacles proposés ont été un succès : le public a répondu présent et a accueilli avec enthousiasme les premiers événements programmés au Namur Concert Hall, comme lors du très beau Zoroastre proposé par le Centre de Musique baroque de Versailles et dirigé par Alexis Kossenko (avec entre autres Véronique Gens, Jodie Devos et Reinoud Van Mechelen), salué par une standing ovation. Ont depuis été proposés la rarissime Hulda de César Franck (le 17 mai), le Diluvio universale de Falvetti, et d’ici la fin de la saison, on pourra encore applaudir Dolce Follia (un concert consacré aux tarentelles et danses de l’Italie du sud, le 1er juillet), un récital Marie Perbost/ Kamil Ben Hsain Lachiri (le 13 juillet) ou encore le Solomon de Händel par Leonardo García Alarcón (28 juillet).
La prochaine saison, quant à elle, réserve bien des surprises. Jugez plutôt : nous pourrons y applaudir, entre autres événements, les Vêpres pour Saint-Marc de Venise, le Dixit Dominus de Vivaldi , ou encore l’Orfeo de Monteverdi dirigés par Leonardo García Alarcón ; l’opéra Céphale et Procris d’Élisabeth Jacquet de La Guerre dirigé par Reinoud Van Mechelen ; La Création de Haydn dirigée par Julien Chavin ; ou encore le premier oratorio composé par le chef Leonardo García Alarcón : La Passione du Gèsu.
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Pour consulter le programme complet de la saison 2022-2023, c’est ici !
Retrouvez ici notre compte rendu du Zoroastre donné au Grand Manège en avril dernier.