Vézelay et la voix du chœur : de l’évidence à l’inattendu
Rencontres musicales de Vézelay du 19 au 22 août 2021
La 21e édition des rencontres musicales de Vézelay se déroulera cette année du 19 au 22 août. 19 concerts, 33 évènements sur 4 jours, avec des moments gratuits pour profiter du village et prolonger des thématiques alléchantes.
La programmation propose un équilibre entre les formations d’expérience et d’autres plus récentes. Il y a les fidélités avec Les Éléments de Joël Suhubiette, les ensembles Aedes de Mathieu Romano ou Les Métaboles. Et les petits nouveaux comme Marguerite Louise de Gaétan Jarry, à qui est confié un beau programme de motets du Grand Siècle (en coproduction avec le Château de Versailles) ou Les Musiciens de Saint-Julien de François Lazarevitch.
La programmation oscille sans cesse entre évidence et inattendu voire inentendu, comme avec cet hommage à Al Jareau le 20. La veille, les premiers pas se feront autour d’une Espagne que Joël Suhubiette proposera multicolore, du Moyen-Âge à aujourd’hui.
Contrastes à nouveau le 20 août. D’un côté, les 500 ans de la disparition de Josquin Desprez sont bien évoqués, avec Dominique Visse et son Ensemble Clément Janequin. De l’autre, Ravel dans un concert de transcriptions pour chœu , par l’ensemble Les Métaboles de Léo Warynski, avec une approche dada du Boléro !
Le 21, ce devrait être la fièvre d’un samedi soir pas comme les autres. Un programme gratuit entre chant et danse, par la Compagnie Luisa sera le prélude aux deux concert : celui d’Aedes dans un programme d’Allegri à Barber, de Schein à Rautavarra, avec l’expérience du Lamento della Ninfa de Monteverdi revisité par une cantaora espagnole, Rocío Márquez. Un concert « à fleur de peau autour de la voix et de l’expression des sentiments viscéraux, directs et purs, un lâcher prise de l’âme », comme l’exprime François Delagoutte, le directeur artistique de ces Rencontres. Ce Lamento passera puis, la fête succédera au Lamento. C’est à un Concert-bal que vous convie l’ensemble Kraken, mêlant le chant de Chantal Santon-Jeffery aux sistre, cornemuse irlandaise et théorbe, dans un voyage celte.
Et puis ce concert final avec un Gloria de Vivaldi à redécouvrir, grâce à Giulio Prandi qui fait recherches autour du répertoire italien du XVIIIe et en irrigue les choix de ses musiciens pavesans, Coro e orchestre Ghislieri. D’où le choix d’un Dixit Dominus de Galuppi , ce « géant parmi les nains » comme le qualifiait Burney.
Mais il ne faudrait surtout pas manquer le travail de l’Académie Internationale. Cette année, ce sont une cinquantaine de candidatures qui sont arrivées (pour une cession au prix particulièrement attractif de 400€). Six stagiaires de haut niveau ont été retenus pour travailler avec la cheffe de chœur norvégienne Grete Pedersen et Mathieu Romano. En concert à Vermenton, le 20 au matin, ils seront aux prises avec un répertoire exigeant, de Poulenc à Bério ou Frank Martin.
Voilà qui fait souhaiter entrer en résonance avec les voies de ces rencontres salutaires après l’annulation sanitaire de l’an dernier.