AIX 2024, retour en force de l’opéra français
Sans être totalement oublié – Moïse et Pharaon en 2021, Le Prophète et Lucie de Lammermoor l’an dernier – l’opéra en français n’avait occupé qu’une place assez limitée dans la programmation récente d’Aix-en-Provence. Tout change cette année, puisque l’édition 2024 du festival proposera pas moins de quatre titres en français, dont trois en version scénique. La musique du XVIIIe siècle est gâtée, avec un diptyque Iphigénie en Aulide/Iphigénie en Tauride confié à Emmanuelle Haïm et Dmitri Tcherniakov, une belle équipe francophone entourant Corinne Winters dans les deux rôles-titres ; de son côté, Raphaël Pichon se lance avec la complicité de Claus Guth dans une entreprise qui promet d’être passionnante : une « réinvention » de Samson, partition dont Rameau réemploya la musique dans d’autres œuvres, le livret de Voltaire ayant été rejeté par la censure. L’inoubliable Pelléas et Mélisande monté il y a quelques années par Katie Mitchell sera repris avec une distribution en grande partie renouvelée autour de Laurent Naouri, seul « revenant » de 2016. Enfin, en concert, Les Vêpres siciliennes sous la baguette de Daniele Rustioni, avec John Osborn et Marina Rebeka. Mozart est toujours chez lui à Aix, mais sera uniquement présent à travers une Clémence de Titus en version de concert, défendue par Pene Pati, Karine Deshayes et Marianne Crebassa, entre autres. Pour le reste, Pierre Audi confirme sa volonté d’inscrire Puccini au répertoire du festival, avec cette fois Madame Butterfly incarnée par Ermonela Jaho, Andrea Breth se chargeant de la mise en scène, et Le Retour d’Ulysse conclura le cycle Monteverdi entrepris par Leonardo García Alarcón. Côté musique contemporaine, les Eight Songs for a Mad King de Peter Maxwell Davies seront associées aux Kafka Fragmente de Kurtag pour une soirée de théâtre musical conçue par Barrie Kosky. Au LUMA d’Arles, William Kentridge proposera un spectacle intitulé The Great YES The Great No en parallèle avec l’exposition lui rendant hommage. Sans oublier les récitals assurés notamment par Sondra Radvanovsky et Elīna Garanča. Plus d’informations sur le site du festival.