FLORENCE – Le surintendant Fuortes lance le 86e Festival Maggio Musicale Fiorentino : un peu d’optimisme après la crise !

À Florence, ce samedi 13 avril, s’est ouvret le Festival du Maggio Musicale Fiorentino, dont la première édition date de 1933. Cette édition, qui se déroulera du 13 avril au 13 juin, n’est que  la 86^e, car le festival a été interrompu par la Seconde Guerre Mondiale, puis en 2020, quand les salles avaient dû être fermées en raison des mesures anti-covid prises à la fin de l’hiver (les salles n’ont été rouvertes que dans la seconde quinzaine de juin, trop tard donc pour un festival qui se termine généralement au début de l’été). Le festival 2024 avait déjà été présenté en novembre par le commissaire Onofrio Cutaia, mais la conférence de presse, dite « de lancement », a servi surtout à présenter le nouveau surintendant Carlo Fuortes, à côté du président de la région Eugenio Giani, du maire de Florence (jusqu’en juin) Dario Nardella, du directeur musical principal (jusqu’en juillet) Daniele Gatti et du directeur émérite Zubin Mehta. Aux premiers rangs a pris place le parterre des grandes occasions, avec de nombreux représentants des institutions locales.

Carlo Fuortes a précisé une chose importante : le problème du Maggio n’est pas de trouver des sponsors (pour les sponsorings, le Maggio est deuxième ou troisième en Italie, derrière La Scala, dit-il), mais la nécessité d’opérer “la grande relance nationale et internationale, qui commencera dans les prochains mois”, avec le retour du public, y compris non florentin, et une attraction au-delà des frontières italiennes (c’était aussi l’objectif du surintendant Chiarot, mais il n’a pas eu le temps de le poursuivre, le projet nécessitant un travail à long terme avec des agences de tourisme étrangères ; Chiarot l’avait commencé, mais le maire l’a remplacé par Pereira après seulement deux ans).

Fuortes a également fixé les délais du plan de travail : il prévoit d’obtenir les premiers résultats dans deux ans, sur un projet qui sera quinquennal. Enfin on entend à nouveau parler, comme au temps de Chiarot, de stratégie à long terme, avec la certitude qu’elle ne sera pas contredite par une programmation improvisée, avec des concerts très chers programmés du jour au lendemain, sans le temps indispensable pour les faire connaître ne serait-ce au niveau de la ville, comme à l’époque de Pereira ; c’est aussi une confirmation de ce que Fuortes a dit à son arrivée : « Je suis là pour rester » ! Tout le monde sait qu’il figurait parmi les noms éligibles à La Scala et qu’il y a quelques mois il avait été désigné comme surintendant du San Carlo de Naples – le théâtre s’étant retrouvé, pour une courte période, avec deux surintendants ! -, mais Lissner a gagné en appel et est resté unique surintendant au San Carlo: on pouvait donc craindre que Fuortes ne prenne Florence comme un pis-aller à court terme en attendant de se remettre dans la compétition pour les deux plus grands théâtres :  il semble que ce ne soit pas le cas !